Les conclusions sont claires: aucune des 17 entreprises et banques évaluées par l’organisation Rainforest Action Network n’en fait suffisamment pour protéger l’environnement, et plus particulièrement les grandes forêts que l’on trouve encore sur notre planète, bien qu’en nombre réduit.
Le document, intitulé Keep Forests Standing, présente ainsi un classement s’appuyant sur divers critères environnementaux et autres normes associées, notamment la reddition de compte, ainsi que des politiques visant à lutter contre la violence sur le terrain, ou encore la capacité de punir les contrevenants.
Des 17 marques et banques évaluées, qui représentent certains des plus grands noms de la scène économique mondiale, la « meilleure » est Unilever, géant néerlandais de l’agroalimentaire, ainsi que plus important producteur de glaces et de thé du monde. Ce titan, qui vend aussi des produits d’entretien ménager, notamment, à l’aide de ses nombreuses filiales et marques associées, se mérite « à peine » un « C », selon l’organisme environnemental.
De l’autre côté du spectre, bien des banques, comme l’américaine JP Morgan Chase, ou encore le conglomérat Colgate-Palmolive, finissent en queue de classement.
Généralement, écrivent les auteurs du rapport, les compagnies évaluées disposaient minimalement d’une politique visant à éviter la déforestation, la destruction des tourbières et l’engagement à ne pas exploiter les ressources que l’on y trouve. Et même cela n’apparaît pas chez JP Morgan Chase, encore une fois, ou encore chez les banques BNI, CIMBBank et ICBC.
« Aucune des 17 grandes marques et banques n’ont posé les gestes adéquats pour réagir à leur contribution à la destruction des forêts, l’accaparement des terres, ainsi que les actes de violence contre les communautés locales et autochtones », lit-on encore dans le document, qui évoque notamment la situation dans les forêts d’Indonésie, « la troisième plus importante forêt tropicale au monde, qui ont une importance unique en raison de leur capacité à réduire les crises climatiques et liées à la biodiversité, en plus de subvenir aux besoins de millions de personnes qui y vivent, ou qui se trouvent à proximité ».
« Plusieurs des marques évaluées dans le rapport se sont engagées sur le plan environnemental, par le passé, et ont adopté des politiques corporatives pour parvenir à l’objectif de la fin de la déforestation et la protection des droits des Autochtones et de la personne dans le cadre de leurs pratiques commerciales », ajoutent les auteurs, qui déplorent que « malgré ces promesses, les forêts continuent d’être coupées, des centaines de communautés subissent les impacts de la perte de leurs forêts et terres traditionnelles, et les travailleurs continuent de subir des abus ».
Le Rainforest Action Network réclame ainsi des actions plus directes pour contrer le phénomène environnemental et commercial plus que délétère: des politiques claires de lutte à la déforestation, à la destruction des tourbières et à l’exploitation des ressources; la divulgation publique de l’impact des entreprises sur les forêts, les tourbières et les droits des habitants locaux; la surveillance des droits de la personne et la mise en place de politiques de tolérance zéro en matière d’abus, et la capacité, enfin, de punir les contrevenants, le cas échéant.