En annonçant vendredi, le 16 avril, que la compagnie d’Elon Musk, Space X, était la gagnante de la course à la construction du futur véhicule lunaire, la NASA a laissé dans l’ombre deux questions importantes: pour combien de temps? Et qu’adviendra-t-il de la fusée lunaire?
Le projet de retour sur la Lune en 2024 implique trois étapes: une fusée pour quitter la Terre, appelée SLS (Space Launch System), dont les derniers essais du moteur au sol ont eu lieu cet hiver; une capsule au sommet de cette fusée, Orion, qui est déjà prête, et qu’occuperont les astronautes; et un véhicule pour se poser sur la Lune. C’est ce dernier dont le contrat vient d’être accordé à SpaceX.
Deux autres compagnies américaines étaient en lice: Blue Origin, de l’autre milliardaire, Jeff Bezos, et Dynetics. La NASA a pris la peine de spécifier que ce contrat n’était accordé que pour les deux premiers alunissages — le premier étant sans occupants — et que cela n’excluait pas que d’autres « partenaires » participent à la suite du programme lunaire. Le fait que SpaceX ait été le « plus bas soumissionnaire » semble avoir été le facteur déterminant — il en coûtera tout de même 2,89 milliards$ à l’agence spatiale américaine pour le développement de ce véhicule et ces deux alunissages.
Mais cela laisse dans l’ombre le rôle de la fusée SLS. Parce que la facture pour elle ne diminue pas, alors que les budgets de la NASA, eux, n’ont pas grossi ces dernières années. La décision, sous le gouvernement Trump, de ramener de 2028 à 2024 la date du premier vol habité vers la Lune (un objectif dont on admet qu’il n’est plus réaliste) a obligé à sabrer dans beaucoup d’autres programmes, et les observateurs du milieu continuent de voir dans SLS une dépense démesurée, qui aurait pu être réalisée à plus faible coût par une compagnie privée. Or, il se trouve justement que le projet SpaceShip d’Elon Musk désigne une fusée qui a déjà fait quelques vols d’essai à haute altitude, et qui est censée en théorie avoir la puissance nécessaire pour aller au-delà de l’orbite terrestre — donc, se rendre sur la Lune, ou sur Mars.
Pour l’instant, l’agence spatiale continue de défendre SLS. Mais s’il devait s’avérer qu’elle puisse elle aussi être confiée à l’entreprise privée, cela bousculerait bien des choses dans le petit monde de l’exploration lunaire, monopolisé depuis les années 1960 par les agences gouvernementales. Il est possible que la prochain
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