Il y a eu la révolution, la saison précédente. Portés par les idéaux d’égalité d’Andre Layton, leur charismatique leader, les membres de la « troisième classe » du train post-apocalyptique Snowpiercer ont renversé le pouvoir en place depuis sept ans, un pouvoir fait de violence, de limites rigides entre les classes et de mensonges. Mais dans la deuxième saison de la télésérie diffusée sur Netflix, d’anciens ennemis sont de retour, et rien ne va plus.
Les idéaux vivent et meurent au son du moteur éternel. Et maintenant, la donne vient de changer. Layton a beau avoir établi une forme de démocratie, voilà que Wilford, symbole par exemple de la rigidité et de la cruauté de l’ancien système, s’arrime carrément à Snowpiercer avec un train de ravitaillement. Et c’est l’impact de ce retour qui s’étalera sur l’ensemble de la saison.
Chose intéressante, les scénaristes de cette deuxième saison ont décidé de donner beaucoup plus de place au personnage de Melanie Cavill, interprété par Jennifer Connelly, qui agissait en tant qu’antagoniste lors de la première saison. Maintenant, elle est confrontée à celui qu’elle a tenté de faire disparaître. La même personne qui, avec ses jeux de pouvoir et son plaisir sadique à torturer mentalement les uns et les autres, a décidé de monter sa fille contre Melanie. Une fille que Melanie croyait justement disparue, un sacrifice nécessaire pour éviter que Wilford ne prenne les commandes de Snowpiercer.
Entre Jennifer Connelly et Sean Bean, qui joue un Wilford complètement déjanté – tout en s’amusant rondement, faut-il souligner –, les téléspectateurs ont droit à un sacré duel d’acteurs. En fait, en reléguant Layton et la plupart des personnages secondaires de la première saison à l’arrière-plan, Snowpiercer réussit à se renouveler de façon magistrale, malgré les limites imposées par sa nature même de huis clos.
Si le rythme de cette deuxième saison est plus lent, avec une construction plus cérébrale que lors des premiers épisodes, les créateurs de cet univers fait d’acier et de froid relèvent avec brio le défi d’assurer la pertinence de l’oeuvre. Surtout après une première saison qui avait débuté de façon quelque peu chancelante.
Ultimement, bien sûr, il faudra voir si Snowpiercer, la série, peut transcender Snowpiercer, le film, ou encore les bandes dessinées. On est toujours à la recherche de ce sens caché de l’existence, cet autre niveau de réflexion qui vient justifier les actes des personnages… Quelque chose pointe à l’horizon, bien sûr, surtout avec la fin de la deuxième saison que l’on taira ici, pour préserver le mystère. À voir si Netflix saura poursuivre, ou même carrément conclure, cette aventure avec panache.
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