Deuxième ouvrage d’une trilogie traitant du monde interlope japonais, L’œil du chien enragé est annoncé comme un roman policier, mais nul suspense ne l’habite. Même l’intrigue n’y est visible qu’après la lecture de plus d’une centaine de pages. Il n’y a donc rien dans ce titre de Yûko Yuzuki, publié à l’Atelier akatombo, pour nous faire haleter.
L’écriture est nette, précise, sans artifice. Cependant, sans être en mesure de lire ce titre dans le texte, nous avons eu l’impression que la traduction du japonais de Maï Beck et Stéphane de Torquat, laissait parfois à désirer.
Deux personnages que d’emblée tout oppose, un policier honnête et un criminel endurci, vont se définir tranquillement sous nos yeux et se rapprocher. Ce n’est pas sans but précis que le chef de gang multiplie les manœuvres pour que le policier s’acoquine avec lui. Il le manipulera petit à petit pour pouvoir l’utiliser à sa guise. On comprendra ses motivations, mais beaucoup moins celles de l’homme de loi.
Que retire-t-on de cette lecture sans excitation aucune ? Une avalanche de noms de factions yakusas, de chefs de gangs, de seconds, de présidents de fédérations criminelles, de chefs de polices, de préfectures, de villes et de villages. À travers tout cela, si ça vous intéresse, vous aurez un aperçu de la structure et de la culture des organisations de yakusas dans le Japon moderne. Peut-être aussi aurez-vous envie de casser la croûte dans votre resto japonais préféré, car les descriptions gastronomiques sont tout ce qu’il y a d’appétissant. Apprendre le sens de l’honneur des yakuzas en mangeant du riz au poulpe? Pourquoi pas?