Les attaques non fondées de la semaine dernière contre les éoliennes gelées au Texas ont été jugées comme inévitables, puisqu’il s’agit d’un État pétrolier où les gouvernements successifs ont été ouvertement climatosceptiques. Pourtant, il y a 21 ans à peine, c’est le gouverneur d’alors, un certain George W. Bush, qui avait fièrement signé une loi visant à faire du Texas un chef de file de l’éolien.
Il en avait même fait une partie de sa campagne présidentielle en 2000, vantant le fait que sa loi ferait du Texas « le plus gros marché pour les énergies renouvelables d’ici 2009 », rappelle Leah Stokes, professeure de science politique à l’Université de Californie et auteure de Short Circuiting Policy (Oxford University Press, 2020). C’était effectivement une époque où il était possible, aux États-Unis, d’être républicain et d’admettre la nécessité d’une transition énergétique.
Stokes rappelle dans son livre que d’autres États très à droite idéologiquement, comme le Kansas, avaient également investi dans l’éolien et le solaire au tournant du millénaire. Pour l’auteure, la lutte qui s’engageait alors entre les promoteurs des énergies renouvelables et fossiles a tourné à l’avantage de ces derniers, au point d’expliquer pourquoi le déni des changements climatiques est devenu aussi fort dans ce pays. En 2005 encore, le Texas avait voté une loi visant à doubler la production d’énergies renouvelables, signée par un autre gouverneur républicain.
« Les groupes d’intérêt liés aux carburants fossiles, écrit Leah Stokes, ont commencé à s’opposer activement aux énergies vertes parce qu’elles menaçaient leurs intérêts financiers. » Ils ont favorisé la polarisation, « ciblant à la fois le parti républicain et le public ».
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Quand des politiciens n’aiment pas que la science les contredise