À quoi ressembleraient ces courbes qu’on essaie d’aplatir, si les nouveaux variants prenaient plus ou moins d’ampleur? Une projection des huit prochains mois tente de l’illustrer pour l’Europe.
Sans surprise, le rapport du Centre européen de contrôle et de prévention des maladies, publié le 15 février, avertit tout d’abord les décideurs que, dans la plupart des scénarios, il faut s’attendre à « une hausse significative des cas reliés à la COVID-19 et des décès ». La seule exception (la ligne grise sur le tableau ci-dessous) est le scénario optimiste: celui dans lequel les variants ne deviennent pas dominants et où la campagne de vaccination se poursuit sans cahots dans les huit prochains mois.
Taux de décès par 100 000 habitants, en l’absence de variant dominant (ligne grise),
ou avec un variant dominant sans vaccination efficace (orange), avec une vaccination retardée (bleu) ou optimale (vert).
Ces courbes de décès à la hausse peuvent sembler contre-intuitives, considérant que le nombre de cas est en ce moment à la baisse dans beaucoup de pays européens. Mais depuis le 21 janvier, les cas rapportés de variants britannique (B.1.1.7) et sud-africain (B.1.351) sont, eux, à la hausse. Le britannique atteint déjà des proportions élevées au Portugal (45% des cas de coronavirus détectés), aux Pays-Bas (plus de 30%), au Danemark (27%), en Italie (18%) et en France (13%). Avec un sommet en Irlande (75%). Comme ces chiffres « diffèrent par leurs stratégies d’échantillonnage, la période de temps et les méthodes de dépistage », ils ne peuvent pas être comparés entre eux, et ils peuvent de plus être en retard de quelques jours sur la réalité.
Ces variants étant plus contagieux, seule une politique de dépistage rapide et de suivi des contacts peut limiter leur propagation, en attendant que la vaccination ait fait son chemin. Et c’est ce qu’ont tenté d’illustrer les projections: trois scénarios dans lesquels les variants ont complètement pris la place de la version précédente du virus (comme en Afrique du sud) et où la vaccination progresse à pleine vitesse, ou bien avec des retards.
La météo viendra donner un coup de main, poursuit le rapport, avec une « transmission potentiellement réduite pendant les mois d’été » alors qu’à l’inverse, des mesures sanitaires (confinement, distanciation, masque, etc.) trop relâchées contribueront à faire repartir les chiffres vers le haut.
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