En Virgine-Occidentale, il est plus que déconseillé de quitter le sentier de l’Appalachian Trail, cette gigantesque piste de randonnée qui s’étend sur plusieurs États de la côte est américaine. Si vous vous éloignez, vous disparaissez, purement et simplement. Et les entités maléfiques de Wrong Turn n’entendent certainement pas à rire.
Réalisé par Mike P. Nelson et scénarisé par Alan McElroy, le film est à la fois le septième long-métrage de la série du même nom, ainsi qu’une relance (reboot) de cet univers racontant les mésaventures de gens d’abord tombés entre les mains de voraces cannibales, et ensuite, pour la déclinaison 2021, des descendants d’un genre de culte voué à une « refondation » de l’Amérique qui vivent dans les bois et massacrent impitoyablement les étrangers.
Il y a donc ce groupe de six amis, tous originaires de la ville, dont Jennifer et son copain Darius, qui décident d’aller marcher, et qui, forcément, s’éloignent du fameux sentier qui aurait garanti leur sécurité. S’ensuit une série d’attaques, de la part de ces gens vivant dans les bois, et les six amis ne sont bientôt plus que cinq, quatre, trois…
Impossible de savoir si le fait de découvrir cette série en commençant par sa septième itération est une bonne idée, ou non. On souhaite vraisemblablement relancer l’univers de cette série d’horreur, mais les fondations sur lesquelles se déroule cette reconstruction sont à tout le moins fragiles. Passe encore qu’il existe des gens vivant en quasi-autarcie dans les bois de la Virginie-Occidentale depuis 150 ans, et que les habitants du village du coin s’en accommodent autant qu’ils le peuvent, mais M. McElroy propose ici un scénario bringuebalant. Si ces gens isolés veulent rapidement tuer les étrangers, pourquoi prennent-ils le temps de voler leurs téléphones, en pleine nuit, plutôt que de les achever? Cela en ferait un film beaucoup plus court, certes, mais il s’agirait d’une décision plus cohérente.
Les choses sont plus conséquentes lorsqu’on suit le père de Jennifer qui tente de retrouver sa fille, et la séquence de fuite du camp des méchants. En fait, Wrong Turn est à son meilleur lorsqu’on ne tente pas de trop expliquer les justifications de ces tueurs isolés, et lorsque l’action prend le pas sur la réflexion. Il s’agit d’un film d’horreur, après tout, et si l’on devait accompagner tous ces longs-métrages dégoulinants d’hémoglobine d’explications justifiant l’agissement des meurtriers, le rythme au grand écran en prendrait pour son rhume.
Voilà donc Wrong Turn, avec ses séquences d’horreur assez bien réussies, mais avec sa mise en contexte quelque peu boiteuse. Le tout avec un résultat correct, mais hélas pas inoubliable.