Un rapport payé par le gouvernement albertain conclut que la lutte aux changements climatiques est une sorte de complot international marxiste, et présente les journalistes spécialistes du climat comme faisant partie d’un mouvement dont l’objectif est de détruire le système capitaliste.
Citant tour à tour les suspects habituels comme George Soros et Greta Thunberg, le rapport affirme que « La vie après la Grande Transformation serait constamment sous surveillance, courte, froide et misérable, comme dans les temps pré-industriels ». Le document en question est signé par une « Docteure » Tammy Nemeth, qui est en fait, selon la CBC, une historienne sans affiliation à une institution, et basée en Angleterre.
Le rapport est l’un des deux rendus publics le 13 janvier par un comité d’enquête publique créé par le gouvernement albertain. La mission de ce comité est d’enquêter sur les « campagnes anti-énergie financées à l’étranger ». Le comité a coûté jusqu’ici 3,5 millions de dollars.
Mme Nemeth aurait été payée 28 000$ pour son propre « rapport ». L’autre document du même genre déjà publié — d’autres pourraient suivre — prétend qu’il existe un « scepticisme scientifique croissant » à l’encontre du réchauffement climatique et a été signé par Barry Cooper. Ce dernier est un professeur de sciences politique de l’Université de Calgary qui, selon une enquête interne de l’université, avait détourné des fonds de 2004 à 2007, devant servir à des recherches universitaires, pour plutôt les employer à des campagnes de relations publiques anti-climat. Celles-ci étaient faites en collaboration avec l’organisme climatosceptique Friends of Science.
Nemeth décrit comme « troublants » ces journalistes spécialisés en questions climatiques qui « coordonnent et distribuent » de la « propagande », et cite à cet effet des médias spécialisés comme Climate Central et la Columbia Journalism Review, mais aussi le magazine Maclean’s, Radio-Canada et le Globe and Mail.
Steve Allan, un comptable de Calgary qui a été nommé à la tête de ce comité par le premier ministre albertain en 2019, est censé remettre sous peu ses conclusions, quant à savoir si des « organisations étrangères » sont responsables des « attaques » contre le pétrole albertain.