Un poisson d’eau douce australien vient de battre le record du plus gros génome connu: 43 milliards de paires de base, ce qui est 30% plus gros que le détenteur du précédent record, et 14 fois plus gros que le génome humain.
Ce « poisson pulmoné » australien (Neoceratodus forsteri) aurait possiblement, en plus, l’honneur d’avoir très peu changé depuis l’époque où certains poissons ont quitté l’eau, il y a 420 millions d’années, pour s’aventurer sur les continents. Ce qui explique le fait que l’ordre des poissons pulmonés auquel il appartient ait, justement, des poumons, ce qui leur permet de respirer quand ils nagent à la surface.
Dans la version préliminaire de leur étude, parue le 18 janvier sur le site de la revue Nature, les chercheurs écrivent que ce « décodage » confirme que leur poisson n’est pas un proche cousin du coelacanthe —un autre survivant de la lointaine préhistoire — mais qu’il est relié de plus près à la lignée qui a donné naissance aux animaux.
Le détenteur du record précédent était l’axolotl, un amphibien vivant au Mexique. Les experts ne s’entendent pas sur la raison pour laquelle ces espèces ont de si gros génomes — ou la raison pour laquelle, à l’inverse, l’humain en a un si petit. Mais il est rapidement devenu clair dans les années 2000, peu après le premier décodage d’un génome humain, que l’intelligence n’était pas un facteur déterminant pour expliquer la complexité génétique.