Comment peut-on savoir que l’odorat était important chez certains dinosaures? En examinant une partie de leurs derrières.
Ce qui n’est déjà pas facile, attendu que les paléontologues n’ont à leur disposition que le fossile d’un seul cloaque de dinosaure qui soit bien préservé. Le cloaque est cette partie de l’anatomie qui, chez les lézards, les tortues et les oiseaux, prend la forme d’un canal et se termine par un orifice qui sert autant à l’accouplement qu’à pondre les oeufs et à évacuer les déchets.
Une reconstitution 3D de l’organe en question, qui avait appartenu il y a 120 millions d’années à une bestiole à corne d’un mètre de long appelée Psittacosaurus, a révélé deux « volets » de peau, qu’on ne retrouve pas chez les oiseaux aujourd’hui. Leur présence pourrait s’expliquer s’ils avaient protégé des glandes produisant du musc, ou l’odeur par laquelle des animaux attirent un partenaire.
La recherche sur ce cloaque, parue le 19 janvier dans la revue Current Biology, en rejoint une précédente qui, pré-publiée l’automne dernier, comparait ce cloaque à celui du crocodile et en concluait que l’animal en question avait probablement un pénis — au contraire de la plupart des oiseaux, descendants directs des dinosaures. Mais la question de l’odorat intéresse davantage les experts, parce que c’est un trait qui, à 120 millions d’années d’écart, n’a pas vraiment laissé de traces directes…