Une guerre civile en Ukraine. Un seigneur de guerre qui veut mettre la main sur des armes atomiques. Mais aussi des robots, avec les questionnements moraux et philosophiques que cela implique. Outside the Wire, récemment débarqué sur Netflix, semblait avoir bien des points en sa faveur, sans même évoquer sa distribution. Pourtant, le long-métrage gaspille malheureusement ses chances.
Nous sommes en 2036, donc, et la Russie a de nouveau envahi l’Ukraine pour tenter de la placer sous sa botte. Les forces américaines tentent de maintenir la paix dans une zone soi-disant démilitarisée, notamment avec l’aide de robots combattants, et sous l’oeil vigilant d’une flotte de drones pilotés par d’autres soldats, humains ceux-là, qui sont restés en Amérique.
C’est l’un d’eux, le lieutenant Harp, qui se retrouvera sur le terrain, après avoir provoqué la mort de deux marines en tirant un missile de son drone pour faire exploser un véhicule qui menaçait de massacrer toute une unité. Le voilà donc confié aux bons soins du capitaine Leo, qui semble vouloir aider Washington à gagner le conflit en « gagnant les coeurs et les esprits ». Son autre mission consiste à mettre la main sur le dangereux seigneur de guerre, un agent de Moscou qui aurait échappé à la Russie et qui tenterait de déclencher une attaque atomique sur les États-Unis en déclenchant un vieux système de riposte en cas de tirs de missiles nucléaires.
Le hic, c’est que Leo est un androïde, un robot beaucoup plus avancé que les simples machines à tuer qui accompagnent les soldats dans leurs missions. Et avec ce nouvel aspect du scénario, le film réalisé par Mikael Håfström prend un nouvel aspect, en abordant la question du lien de confiance entre les humains et les robots, l’indépendance philosophique et morale des machines… Rien de bien nouveau, mais toujours quelque chose d’intéressant à explorer.
Si Outside the Wire comporte bon nombre de scènes d’action, qui sont toutes sensiblement bien tournées, c’est justement du côté de ce double scénario que les choses clochent. D’abord, à l’instar d’un autre film autrement mieux connu, Escape From New York, Outside the Wire comporte des éléments laissant entendre que nous nous trouvons dans le futur – les robots, sans surprise –, mais autrement, rien ne porte à croire que les choses ont changé depuis la chute de l’Union soviétique. Il est question de guerre civile dans une ex-république soviétique, on cherche à se procurer des armes atomiques, les armes, les uniformes et la technologie employés par l’armée américaine et les miliciens russes évoquent la fin des années 90, ou, au mieux, le début des années 2000.
Quant à la question de Leo, interprété par Anthony Mackie, qu’on a vu dans la série des films de Marvel, les enjeux philosophiques sont si rapidement laissés de côté qu’on a l’impression que quelqu’un tenait absolument à inclure des robots dans cette histoire, sans trop savoir comment y parvenir. De fait, tout cet arc narratif aurait pu disparaître, et le film ne s’en serait probablement porté que mieux.
Voilà donc ce que nous avons, avec Outside the Wire: un film d’action relativement compétent sur l’horreur de la guerre, mais qui s’égare dans des méandres technologiques et pseudophilosophiques qui auraient certainement mérité leur propre film. C’est bien dommage.