Les pays du monde n’en font pas assez pour lutter rapidement contre les changements climatiques: le verdict, direct et clair, est tombé dans le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Et le financement des efforts contre les transformations de notre climat est encore bien insuffisant, affirment les chercheurs.
Dans le document publié la semaine dernière, les sommités en matière de climat et d’environnement jugent que si près des trois quarts des pays ont mis en place des plans d’adaptation aux changements climatiques, le financement de ces derniers, tout comme leur mise en oeuvre, sont « loin d’être suffisants ».
« Les coûts annuels d’adaptation dans les pays en développement sont estimés à 70 milliards de dollars, mais ce chiffre pourrait atteindre 300 milliards de dollars en 2030 et 500 milliards de dollars en 2050 », lit-on ainsi dans le rapport.
Pour Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, « la dure réalité est que le changement climatique est à nos portes ».
« Ses impacts s’intensifieront et toucheront le plus durement les pays et les communautés vulnérables, même si nous atteignons les objectifs de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique de ce siècle à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius et de viser 1,5 degré Celsius ».
La solution? Accroître le financement, public et privé, pour faciliter l’adaptation des États contre les impacts des changements climatiques. Et ce, même en pleine pandémie de COVID-19.
« Comme l’a dit le secrétaire général, nous avons besoin d’un engagement mondial pour consacrer la moitié de l’ensemble du financement mondial pour le climat à l’adaptation au cours de l’année prochaine … cela permettra de faire un grand pas en avant en matière d’adaptation, dans tous les domaines, des systèmes d’alerte précoce aux ressources en eau résilientes et aux solutions basées sur la nature » , a souligné Mme Andersen, dans un communiqué accompagnant la publication du rapport de l’organisation internationale.
Pour préparer les pays à s’adapter aux transformations environnementales, quatre programmes internationaux, le Fonds pour l’environnement mondial, le Fonds vert pour le climat, le Fonds d’adaptation et l’Initiative internationale pour le climat ont permis de cumuler des investissements totalisant 94 milliards de dollars. Cependant, à peine 12 milliards ont été dépensés pour des solutions s’appuyant sur des bases « naturelles », soit généralement des choix nécessitant moins de ressources naturelles et moins « disruptifs ».
« Le PNUE a exhorté toutes les États à poursuivre les efforts décrits dans son rapport de décembre 2020 sur l’écart des émissions, qui appelait à une reprise de la pandémie verte et mettait à jour les contributions nationales déterminées (CND) qui comprennent de nouveaux engagements nets zéro », mentionnent les Nations unies dans un communiqué publié sur leur site web.
« Cependant, le monde doit également planifier, financer et mettre en œuvre l’adaptation au changement climatique pour soutenir les nations les moins responsables du changement climatique mais les plus menacées », a ajouté l’agence onusienne.