Un président arrive; l’autre part. La transition est généralement sans heurts, peut-être entre des chefs d’État provenant de deux partis, mais cette fois, tout oppose le démocrate Joe Biden, qui entrera en poste le 20 janvier, et le républicain Donald Trump, qui quittera ses fonctions la même journée. Y compris leur taux d’approbation chez les Américains, indique une récente enquête.
Selon le coup de sonde du Pew Research Center, 64% des électeurs américains ont ainsi un avis positif de la conduite de Joe Biden depuis son élection, au début novembre 2020. Une majorité de répondants sont également favorables à la composition de son Cabinet et de la façon dont il a présenté ses plans politiques et sa vision pour les États-Unis.
De l’autre côté du spectre, Donald Trump quitte la Maison-Blanche après quatre années particulièrement tumultueuses, une tentative d’insurrection lors du vote sur la certification des résultats du collège électoral, le 6 janvier dernier, et le plus faible taux d’approbation de sa présidence, à seulement 29%. Un coup particulièrement difficile pour un homme obsédé par l’image qu’on les autres personnes de lui, y compris certains dictateurs et autres « hommes forts » à l’échelle internationale.
Toujours au dire du Pew Research Center, la proportion d’Américains ayant participé au sondage jugeant que la conduite du président sortant a seulement été correcte, voire mauvaise depuis l’élection de novembre, est passée de 68 à 76%, l’augmentation étant quasiment entièrement du côté des gens estimant qu’il a mal agi.
Après avoir affirmé pendant des mois que les démocrates tentaient de voler l’élection, notamment en utilisant le vote par correspondance rendu presque nécessaire en raison de la pandémie de COVID-19, Donald Trump a contesté à plus de 60 reprises les résultats électoraux dans divers États, sans remporter de victoire nulle part.
Par ailleurs, le bouillant locataire de la Maison-Blanche a à ce point incité ses partisans à refuser les résultats électoraux que ceux-ci ont envahi le Capitole, à Washington, le 6 janvier, dans une attaque aux allures de tentative de coup d’État qui a fait plusieurs morts, dont deux policiers. Cette conduite a entraîné une nouvelle mise en accusation par la Chambre des représentants, après la procédure de destitution menée à la suite de l’appel du président Trump au chef d’État de l’Ukraine, et qui a pris fin avec un acquittement au Sénat, en 2019.
Le coup de sonde effectué entre le 8 et le 12 janvier auprès de 5360 adultes américains permet justement de tenir compte de l’attaque du Capitole, survenu quelques jours auparavant à peine.
Ainsi, trois quarts du public soutient que le président est au moins en partie responsable de la violence de cette journée, et 52% jugent qu’il est largement responsable des actions des émeutiers.
Comme toujours, démocrates contre républicains
Jusqu’à la fin de son mandat, Donald Trump aura divisé. Si les démocrates estiment à 95% que le président sortant est au moins en partie responsable de l’émeute du Capitole, et que 83% croient qu’il devrait être destitué, chez les républicains, seulement 52% des répondants pensent qu’il est minimalement en partie responsable des violences, et à peine 21% sont persuadés qu’il devrait perdre son poste.
Cette même opposition politique, qui existait avant 2016 et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, mais qui n’a fait que s’accroître par la suite, est aussi perceptible lorsque vient le temps de déterminer qui a gagné la présidentielle du 3 novembre.
Ainsi, 65% de tous les répondants soutiennent que Joe Biden a gagné l’élection, ou l’a probablement gagnée, mais ils ne sont que 54% à en être absolument persuadés. Jusqu’à 34% des sondés se trompent et affirment plutôt que Donald Trump a gagné un deuxième mandat.
Ce dernier pourcentage passe à 64% chez les républicains.
Enfin, malgré toutes les divisions et les tensions, 74% des participants au coup de sonde croient que Joe Biden devrait agir de façon bipartisane et travailler avec le Parti républicain. Une attitude qui pourrait s’avérer utile pour lui permettre d’adopter des projets de loi rapidement. Ou l’empêcher de poser les gestes nécessaires pour transformer une Amérique exsangue, sclérosée par l’incompétence de l’administration Trump et par les impacts économiques et humains de la COVID-19.
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