Après Pfizer, Moderna et AstraZeneca, le quatrième vaccin contre la COVID à atteindre le fil d’arrivée pourrait aussi être le premier à ne nécessiter qu’une seule dose. Mais sa capacité manufacturière pourrait ne pas être à la hauteur de ses promesses.
Des médias américains rapportent cette semaine que la compagnie Johnson & Johnson devrait déposer avant la fin de janvier les premiers résultats de sa dernière phrase d’essais cliniques.
S’il est ensuite approuvé par les autorités de la santé, cela pourrait faire une grosse différence aux États-Unis: les projections pour une vaccination des trois quarts de la population adulte d’ici la fin de 2021 tenaient compte de la possibilité que ce vaccin s’ajoute aux deux autres déjà autorisés (AstraZeneca n’a pas été autorisé pour l’instant aux États-Unis). En particulier, le fait qu’il soit le seul, pour l’instant, à ne nécessiter qu’une seule dose, allègerait la chaîne de production et de distribution.
Mais selon des informations obtenues par le New York Times, l’objectif de Johnson & Johnson de produire 100 millions de doses d’ici la fin de juin — objectif qui était lié à la subvention gouvernementale obtenue l’an dernier — serait irréaliste, et il faudrait plutôt viser la fin de l’été. La compagnie serait en retard « d’au moins deux mois » sur son calendrier initial.
« Le délai met en lumière les promesses irréalistes » du programme de subvention (Operation Warp Speed), note le Times.
Au-delà des États-Unis, cela signifie que, si même ce pays, qui avait réservé le gros de la production espérée de Johnson & Johnson, ne peut pas espérer avoir tout obtenu avant l’automne, les autres pays dans la file d’attente devront peut-être miser sur un autre vaccin. Ce qui renforcera les débats en cours sur la nécessité de vacciner immédiatement un maximum de gens avec les vaccins déjà disponibles, quitte à leur faire attendre leur deuxième dose plus longtemps que prévu.
Des données sur les essais cliniques préliminaires de Johnson & Johnson sont parues mercredi dans le New England Journal of Medicine. Elles pointent vers un niveau toujours élevé d’anticorps 71 jours après la vaccination —assez élevé pour qu’on puisse dire que la personne vaccinée était toujours immunisée au virus, malgré le fait qu’elle n’avait reçu qu’une seule dose. Mais la question reste ouverte: est-ce qu’une deuxième dose pourrait contribuer à produire encore plus d’anticorps, donc fournir une protection accrue ? Les données de la phase 3 répondront peut-être à cette question.
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