Omar Sy, ce grand gaillard sympathique révélé au public français (et mondial) dans Les intouchables, il y a déjà tant d’années, en gentleman cambrioleur? Une série télé sur Arsène Lupin, dont le nom évoque davantage la littérature du 19e siècle que les poursuites policières endiablées des oeuvres du 20e, voire du 21e? Tout cela fonctionne de façon surprenante dans la nouvelle série française commandée par Netflix, et c’est tant mieux.
À Paris, le célèbre collier de Marie-Antoinette est volé dans le cadre d’un stratagème longuement mûri par notre Arsène Lupin contemporain, de son vrai nom Assane Diop (Sy). Ce même Assane est orphelin; son père, faussement accusé d’avoir volé le collier il y a un quart de siècle, s’est pendu dans sa cellule après avoir signé des aveux en vue d’obtenir une remise de peine, chose qui ne s’est jamais produite.
Diop veut venger son père, et par le fait même faire tomber Pellegrini, un riche et puissant industriel qui employait son père à l’époque, et qui s’est servi de ce dernier comme bouc émissaire.
Avec une première « partie » en une poignée d’épisodes, Omar Sy remonte tranquillement le fil d’une conspiration complexe, tout en tentant d’échapper à la police. Car les autorités, si elles tardent à retrouver sa trace, ne sont pas pour autant (complètement) incompétentes. Y compris un enquêteur passionné de Maurice Leblanc, l’auteur des aventures de Lupin, qui comprendra rapidement que Diop imite le célèbre gentleman cambrioleur.
Lupin (dans l’ombre d’Arsène) est une série enlevante, avec de nombreux rebondissements et une progression dramatique posée, qui réussit à égrener ses moments importants avec parcimonie. On s’en voudrait, en effet, de tout gâcher en donnant trop de contenu trop rapidement aux téléspectateurs. Les scénaristes de la série ont décidé de prendre leur temps pour bien faire les choses, et c’est tant mieux.
Il y a quelques moments un peu plus étranges, toutefois, dans Lupin, notamment ce passage du scénario à propos d’une vidéocassette qui est ultimement trafiquée au profit du vil et fourbe Pellegrini. En 2021 (2020? 2019?), pourquoi ne pas en avoir fait une copie, voire en présenter une version numérique sur le web, plutôt que de risquer de se faire coiffer à l’arrivée?
Malgré ces instants suscitant des interrogations, nul doute que cette série française est rafraîchissante et franchement intéressante. Chapeau à Netflix pour avoir choisi de donner une visibilité internationale à l’oeuvre, qui aurait probablement, dans le cas contraire, été confinée à l’Hexagone. Et vivement la suite!
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La bonne étoile ensanglantée de Faits divers, pour une quatrième fois