L’embellie économique constatée au Canada, au sortir de la première vague de la pandémie de COVID-19, a-t-elle fait son temps? Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le taux de chômage est ainsi légèrement reparti à la hausse, en décembre dernier, alors que la reprise semble faire du surplace pour les travailleurs de la classe moyenne et ceux à plus faible revenu.
Ainsi, l’agence fédérale explique, dans une note d’information parue vendredi, que 63 000 postes ont disparu en décembre, soit un recul de 0,3% au pays. Il s’agit de la première baisse en ce sens depuis avril.
Ce sont les jeunes qui ont encaissé le plus dur de cette contraction, avec la destruction de 58 000 emplois chez les 15 à 24 ans pendant cette période, une diminution de 5,1%. Les 55 ans et plus ont aussi été fortement touchés, avec 27 000 postes disparus, une baisse de 3,0%.
C’est surtout du côté des travailleurs autonomes que ce léger ralentissement économique s’est fait sentir; on dénombre la perte de 62 000 emplois de ce type.
Au total, écrit Statistique Canada, le taux de chômage s’est établi à 8,6% en décembre, soit une très légère hausse de 0,1 point de pourcentage comparativement à n0vembre.
Chez les Canadiens appartenant à une minorité visible, le chômage est plutôt de 9,9%, là aussi sans grande variation par rapport à la période précédente.
Quant au taux d’activité économique, il affiche un léger repli pour un deuxième mois consécutif, à 64,9%, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage.
Moins de service, plus de fabrication
La perte d’un peu plus de 60 000 emplois en décembre cache bien entendu un portrait un peu plus nuancé de l’économie canadienne; le recul du nombre de postes s’est largement concentré du côté du secteur des services (vente au détail, etc.), avec une diminution de 74 000, ou 0,5% du total.
La croissance de l’emploi, elle, a notamment été constatée du côté de la fabrication, avec 15 000 nouveaux emplois (+0,9%), même si le secteur des biens demeure stable, écrit encore Statistique Canada.
L’emploi est par ailleurs demeuré stable en Ontario et au Québec, ainsi que dans les autres grandes provinces canadiennes (Alberta et Colombie-Britannique). Le chômage a toutefois augmenté en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et en Saskatchewan.
Enfin, avec l’impact persistant de la pandémie de COVID-19, les entreprises sont toujours moins nombreuses qu’avant la pandémie. Un total de 7,2% d’entre elles ne sont plus actives, comparativement à février, l’an dernier, soit avant l’éclatement de la crise.
« La baisse sur 12 mois du nombre de travailleurs autonomes ayant des employés rémunérés pourrait indiquer que le nombre de fermetures d’entreprises a augmenté pendant l’automne en raison de la réimposition de mesures de santé publique », écrit encore Statistique Canada.
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