S’appuyer sur une armée de testeurs pour tenter de mettre au point un jeu sans faille, c’est bien. Mais avoir recours à une intelligence artificielle, c’est mieux? La jeune entreprise rob0 (Rob Zéro) lançait récemment la première plateforme d’analyse visuelle destinée aux jeux vidéo en réalité virtuelle, sur PC et sur plateformes mobiles. Entrevue.
Au bout du fil, Richard Rispoli, PDG de rob0, est particulièrement enthousiaste. Car cet outil, développé au départ pour le propre studio de jeux vidéo de M. Rispoli et de son équipe, Back to the Game, est maintenant disponible pour les autres entreprises, petites et grandes.
« Nous avons créé une sorte d’outil qui nous permettait d’améliorer nos jeux, les jeux que nous développions en interne. On a sorti un jeu et on avait des problèmes à comprendre certains chiffres, dans les outils d’analyse que nous avions. On était curieux de comprendre ce qui se passait chez les joueurs, dans leur expérience », mentionne-t-il.
L’objectif? « Comprendre ce qui se passe dans la tête des joueurs, quand ils sont en train de jouer. »
« De fil en aiguille, le produit s’est amélioré, et on l’a rendu accessible à n’importe quel autre développeur », poursuit M. Rispoli.
Ce dernier, qui se décrit comme « un vieux de la vieille » dans l’industrie, et qui a travaillé dans diverses compagnies, notamment Ubisoft, Electronic Arts, mais aussi dans le développement de jeux pour plateformes mobiles, estime « qu’il faut qu’on puisse regarder des joueurs, de vrais joueurs, pour comprendre ce qui ne va pas, plutôt que de supposer des choses en regardant des chiffres, tout simplement ».
Pas question, ici, de remplacer les testeurs, mais M. Rispoli précise que rob0 permet de sauvegarder les sessions de tests et de les analyser. Les faire réécouter par un humain prendrait beaucoup de temps, dit-il. Voilà pour l’outil s’appuie sur une intelligence artificielle pour passer ces sessions au crible. « L’outil est en mesure de reconnaître différentes scènes, de placer le tout sur une ligne du temps, avec pas mal de méta-informations… Ça permet de naviguer entre les différentes sessions de test et de les commenter. »
Richard Rispoli ne s’en cache pas: il aimerait volontiers vendre rob0 à de grands studios. C’est cependant quelque chose de plus facile à dire qu’à faire, dit-il. « Les très gros acteurs sont toujours un peu frileux d’utiliser des solutions comme celles-ci, mais ils restent quand même dans nos clients potentiels. Le vrai problème de ces joueurs dans l’industrie n’est pas forcément de colliger des données; ils en ont. C’est vraiment au niveau du partage des données aisément à l’intérieur des équipes. »
La communication entre les divers groupes de développeurs, au sein d’un grand développeur, est donc l’un des problèmes importants que rob0 peut servir à résoudre, estime M. Rispoli.
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