À une époque où il est plus que jamais nécessaire, pour les journalistes, de savoir vulgariser la science pour expliquer des phénomènes importants, que ce soit les changements climatiques ou encore la pandémie de COVID-19, par exemple, les reporters d’ici sont-ils assez calés pour accomplir cette tâche sans trop de problèmes? Une récente étude laisse entendre que oui.
L’étude en question, réalisée par le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), repose sur un coup de sonde effectué auprès de 525 artisans francophones de l’information du Québec et du reste du pays, révèle que « le niveau de connaissances scientifiques est significativement plus élevé que celui de la moyenne des populations en Occident ».
Fait intéressant, les personnes ayant participé au sondage sont classées en trois catégories: d’abord les gens ayant « des attitudes modérées envers la science », qui représentent près de la moitié des répondants (49%). Ensuite, les journalistes qualifiés de « pro-science » (31%). Puis, enfin, ceux qui critiquent les affirmations scientifiques et les développements technologiques, et qui représentent 20% des sondés.
Comme le mentionne l’étude, le haut niveau de connaissances scientifiques des journalistes « s’explique par leur niveau de formation académique et par le fait qu’ils sont généralement bien informés », en plus « d’exercer une profession en lien parfois assez étroit et régulier avec les informations scientifiques ».
Chose surprenante, les répondants appartenant aux catégories des journalistes « modérés » et « critiques » sont davantage féminins, alors que le groupe « pro-science » est plus masculin. Il eut pourtant été possible de penser que plusieurs chroniqueurs, animateurs et commentateurs notoirement anti-science, entre autres dans le contexte de la COVID-19, sont des hommes.
De l’avis des auteurs de l’étude, les journalistes continuent d’agir comme porte d’entrée pour la grande majorité des informations diffusées en ligne, notamment sur les réseaux sociaux. Cela est aussi le cas pour les nouvelles à saveur scientifique. D’autant plus que les chercheurs n’ont généralement pas directement accès aux mêmes canaux que les journalistes, et qu’ils ne disposent pas non plus, nécessairement, de la même capacité à s’exprimer auprès du public.
Toujours selon le rapport, 55% des participants affirment « mieux comprendre » et « mieux apprécier » la science. Ce taux est moindre chez les journalistiques critiques de la science, et légèrement plus élevé chez les « modérés » et les « pro-science », à 58% et 60%, respectivement.
Un peu plus des deux tiers des artisans de l’information « souhaitent intégré plus de contenu scientifique dans leurs interventions ».
Enfin, près de 9 répondants sur 10 jugent que « la population devrait recevoir plus de contenu scientifique provenant des médias ».