Des deux côtés de l’Atlantique, les États-Unis, la France, la Suède et d’autres pays, font face à la même situation: une deuxième vague qui frappe plus fort que la première, avec encore plus de cas qu’au printemps et ce, plus tôt dans la saison froide que ce qui avait été prévu — faisant craindre que le pire soit encore à venir.
Les États-Unis ont recensé plus de 90 000 nouveaux cas jeudi, un record depuis le début de la pandémie —record qu’ils ont battu vendredi, avec 99 000 nouveaux cas. La France avait dépassé pour la première fois les 40 000 cas quotidiens le 21 octobre, et atteignait les 47 000 le 28 octobre. L’Europe dans son ensemble recensait au milieu de la semaine une moyenne de 220 000 nouvelles contaminations par jour pour les 7 dernières journées, soit une hausse de 44% par rapport à la semaine précédente.
Le seul côté positif est que le nombre de décès n’augmente pas aussi vite. Mais les hospitalisations, elles, sont en hausse, ce qui explique que plusieurs pays européens, dont la France, aient annoncé depuis le début de la semaine de nouvelles mesures sanitaires, pour éviter un engorgement des hôpitaux. Même la Suède, souvent citée en modèle pour ses mesures plus permissives, fait face à une hausse rapide des cas, et a battu un nouveau record jeudi —le deuxième en autant de jours.
Plusieurs ont tenté de relier en août et septembre la hausse du nombre de cas à la hausse du nombre de tests —si on teste davantage, disaient-il, il est normal qu’on détecte davantage de cas. Mais cette hypothèse est devenue désuète, explique le projet Covid Tracking: d’une part, aux États-Unis, la croissance du nombre de cas est à présent de 24%, alors que la croissance du nombre de tests n’est que de 9%. Mais surtout, le nombre d’hospitalisations a commencé à augmenter lui aussi. Trente-neuf des 50 États américains notent une hausse des hospitalisations reliées à la Covid depuis la mi-octobre.
Bien que les calculs diffèrent d’une région à l’autre, les modèles estiment un écart de 2 à 4 semaines entre la hausse des cas et la hausse des hospitalisations. Jeudi, la France recensait 3147 personnes en réanimation ou aux soins intensifs —un nombre en rapide augmentation— contre 7000 au sommet de la première vague. Aux États-Unis, on recensait 42 000 hospitalisations, contre 30 000 un mois plus tôt —le sommet au printemps avait été de 60 000.
Le taux de décès semble être moins élevé qu’au printemps, sans doute parce que la moyenne d’âge des malades est moins élevée. Mais là encore, la pandémie est entrée dans une région inconnue: les calculs sur le temps qu’il faudra à une population jeune pour inévitablement infecter les groupes plus vulnérables, n’ont plus la valeur qu’ils avaient au printemps, dans un contexte où les mesures de protection de ces groupes ont été renforcées et où les médecins ont beaucoup appris sur la maladie.
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