Si la première vague de la pandémie de COVID-19 avait notamment poussé les pays riches à entrer dans une course, les uns contre les autres, pour se procurer du matériel de protection médicale, notamment des masques, des gants et tout le nécessaire pour effectuer des tests de dépistage, la deuxième vague menace encore plus d’accentuer la politisation de la crise, une tendance dangereuse contre laquelle met en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans le cadre d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à Genève, et dont les propos ont été rapportés par l’ONU, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que « les gouvernements devraient continuer à investir dans le système de santé et la main-d’oeuvre et améliorer le dépistage, la localisation et le traitement de tous les cas ».
Pour le chef de l’agence onusienne, « le message à retenir est qu’il est important pour les gouvernements et les citoyens de continuer à se concentrer sur la rupture des chaînes de transmission ».
De leur côté, le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international a exhorté aussi les pays à éviter la politisation de la réponse à la pandémie, considérée comme un obstacle majeur aux efforts mondiaux, selon ce que mentionne l’ONU.
Et plutôt que de lorgner du côté de l’immunité collective, les instances internationales spécialisées en santé publique implorent les gouvernements d’appliquer des mesures dont le fonctionnement est prouvé, notamment le traçage des contacts.
De fait, même la Suède, dont on disait qu’elle avait adopté une politique d’immunité collective, qui consiste à pousser le maximum de gens à développer une résistance au virus en contractant la maladie, a depuis fait marche arrière, notamment devant la hausse du nombre de cas des dernières semaines. Seule l’administration Trump, aux États-Unis, semble vouloir se tourner du côté de l’immunité collective, après s’être montrée incapable de juguler la progression du virus depuis son arrivée en Amérique.
Les États-Unis approchent d’ailleurs des 100 000 nouvelles infections supplémentaires par jour. Plus de 230 000 citoyens américains sont morts des suites de la maladie, pour près de 10 000 000 de personnes contaminées. Le président Donald Trump, à une journée de l’élection présidentielle, dit plutôt vouloir attendre la mise en disponibilité d’un ou plusieurs vaccins. Pourtant, les campagnes de vaccination pourraient ne débuter qu’à mi-parcours de l’année 2021.
« Lumière au bout du tunnel »
Pour le Dr Tedros, pourtant, « la lumière apparaît au bout du tunnel », à condition de ne pas céder aux sirènes de l’immunité collective, qui entraînerait « des millions de morts supplémentaires inutiles, en plus de forcer un nombre important de personnes à emprunter un long chemin vers un rétablissement complet ».
De fait, « plusieurs vaccins sont actuellement en phase finale des essais de la troisième phase », a-t-il ajouté, en parlant des tests sur des sujets humains.
Près de 11 mois après le début de la pandémie, alors que la COVID-19 a tué 1,175 million de personnes et en infecté près de 45 millions d’autres, les impacts à long terme de la maladie font toujours l’objet d’interrogations et de recherches de la part des autorités médicales.
Ce qui est vraiment inquiétant, a souligné le Dr Tedros lors de sa conférence de presse, « c’est le vaste éventail de symptômes qui fluctuent dans le temps, se chevauchent souvent et peuvent affecter n’importe quel système du corps ».
Les efforts se poursuivent donc pour venir en aide aux gens touchés, tout en mettant les bouchées doubles pour éviter que d’autres personnes ne soient infectées et que le virus ne poursuive sa course meurtrière.
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Après la pandémie, la lente transformation de l’économie mondiale