L’incertitude et la confusion provoquées par la pandémie de COVID-19 est « largement exploitée par les groupes terroristes pour mettre de l’avant une série de plans machiavéliques », qui pourraient à leur tour provoquer une vague de violence contre les populations et les gouvernements, affirme une nouvelle étude récemment publiée par Global Security: Health, Science and Policy.
L’étude en question a analysé l’activité des groupes terroristes et les tendances dans ce domaine à travers la planète depuis l’éclatement de la crise du nouveau coronavirus.
« Malgré toute l’attention accordée à la COVID-19 et l’éclipse quasi-totale de tous les enjeux en matière de sécurité, le milieu du terrorisme a peu ou pas pris de pause dans l’exécution de ses plans », affirme le principal auteur de la recherche, le professeur de psychologie Arie Kruglanski, de l’Université du Maryland.
Ce « domaine » du terrorisme demeure important, en 2020. Les experts soulignent ainsi que « loin d’unifier l’humanité contre une menace commune », la pandémie a permis, ou n’a du moins pas empêché, une série d’incidents.
Comme le mentionne l’étude, on dénombre ainsi sept attaques du groupe armé État islamique en mars seulement, une attaque ayant fait 24 morts et 68 blessés lors de funérailles tenues en Afghanistan, 37 attaques du groupe Al-Shabab en Somalie et au Kenya, et l’enlèvement d’un important dirigeant malien par un groupe lié à al-Qaïda.
L’extrême droite n’a pas perdu de temps non plus, mentionne le rapport. Jusqu’à maintenant, en 2020, cette mouvance est responsable de 90% des attaques terroristes menées aux États-Unis, comparativement à 66% en 2019. Cela comprend 50 attaques à l’aide d’un véhicule depuis la fin mai, qui ciblaient toutes des manifestants. Il y a également eu des attaques de l’extrême droite contre des manifestations anti-confinement en Allemagne.
De plus, même si on ne trace pas de liens avec des groupes extrémistes, on note une forte hausse des cyberattaques un peu partout dans le monde, généralement contre des hôpitaux.
Ce que cela porte à croire, affirment le Dr Kruglanski, c’est que les organisations terroristes ont profité de la pandémie comme d’une « opportunité en or pour lier leur message à des informations à propos de la maladie, et ont augmenté leur propagande à des fins de recrutement et d’incitation à la violence ».
« Les groupes extrémistes profitent de mesures de sécurité laxistes, ainsi que du poids de la pandémie sur les sociétés, et promeuvent leur idéologie comme un remède contre la peur, la frustration et la panique. »
Ce qui pourrait être encore plus inquiétant, mentionne l’étude, ce sont ces craintes à savoir que les djihadistes tireront des leçons de l’impact mondial de la COVID-19 et « intensifieront leurs efforts pour passer de l’utilisation d’appareils compliqués, de bombes et d’attentats suicides pour passer à la guerre biologique et au bioterrorisme ».
L’étude donne d’ailleurs des exemples de scientifiques possédant des doctorats qui ont été recrutés par le groupe armé État islamique pour étudier des publications spécialisées à propos des avancées en matière de biologie et de chimie.
« Même si l’attention de tout le monde est naturellement tournée vers les immenses défis en matière de santé et d’économie liés à la pandémie, nous ne pouvons ignorer la possible vague de terrorisme qui semble prendre forme dans l’ombre », conclut le Dr Kruglanski.
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