Des pandémies qui surviendront plus rapidement et plus fréquemment; des économies nationales encore plus touchées par les impacts de ces maladies mortelles… D’éminents chercheurs mettent en garde contre les conséquences catastrophiques, pour notre civilisation, si nous ne cessons pas immédiatement certaines pratiques particulièrement délétères, comme la déforestation massive.
Selon le plus récent rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), rédigé par 22 experts, « il est bel et bien possible d’échapper à l’époque des pandémies, mais cela nécessitera une transformation majeure en ce qui concerne l’approche face à ces événements, qui devra passer d’une méthode de réaction à une méthode de prévention ».
Au dire des chercheurs, les risques d’éclatement de pandémie peuvent être largement réduits en diminuant les activités humaines qui alimentent la perte de biodiversité, en protégeant mieux les zones naturelles, ainsi qu’en réduisant l’exploitation non durable des régions riches en biodiversité. Cela réduira, affirme-t-on, les contacts entre les humains et les animaux sauvages, et diminuera la multiplication des nouvelles maladies.
« Les preuves scientifiques démontrent que nous avons la capacité d’éviter les pandémies, mais la façon dont nous nous y attaquons en ce moment ne tient pas compte de cette capacité », mentionne le Dr Peter Daszak, président de l’EcoHealth Alliance. « En gros, notre approche stagne: nous nous appuyons encore sur des tentatives pour contenir et contrôler des maladies après leur apparition, via des vaccins et des produits thérapeutiques. Nous pouvons en finir avec l’ère des pandémies, mais cela nécessite de se concentrer beaucoup plus sur la prévention, en plus de la réaction. »
Au dire du rapport, la pandémie de COVID-19 avait coûté de 8000 à 16 000 milliards de dollars à l’économie mondiale en date du mois de juillet dernier, que ce soit en termes de revenus perdus en raison des fermetures forcées, ou en coûts médicaux et gouvernementaux pour soigner les malades et maintenir les économies à flot en offrant de l’aide d’urgence aux citoyens et aux entreprises.
Parmi les recommandations des chercheurs, ceux-ci proposent de renforcer les bases scientifiques sur lesquelles s’appuient les gouvernement pour mitiger les risques de pandémie, et, si besoin, combattre la maladie; intégrer les risques d’éclatement de pandémie lorsque vient le temps d’évaluer des projets de développements économique; réduire la consommation de produits nocifs pour l’environnement, notamment la viande, possiblement en taxant la vente de viande et l’élevage de troupeaux; s’attaquer au trafic d’espèces sauvages, et recueillir les connaissances des peuples autochtones pour mieux gérer la relation entre l’humain et son environnement.
Abonnez-vous à l’infolettre!
Les pays riches mentent-ils sur leurs engagements climatiques?