La crise canadienne en matière de logement ne date pas d’hier, et certainement pas de la mise en confinement de la population, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Ainsi, en date de 2018, déjà, plus de 1,6 million de ménages d’ici éprouvaient des « besoins impérieux » en matière de logement, affirme Statistique Canada dans une récente note d’information.
Selon l’agence fédérale, donc, ces ménages vivaient donc dans un logement inabordable, de qualité inadéquate ou de taille non convenable, quand leur revenu était aussi insuffisant pour accéder à un autre logement dans leur collectivité. Le rapport de Statistique Canada va donc au-delà du nombre moindre de familles qui se retrouvent sans logement, au moment de la date du déménagement, au Québec, par exemple, en raison de la rareté des logements disponibles.
Toujours au dire de l’agence, si ces données ont été recueillies environ deux ans avant l’éclatement de la crise sanitaire, « elles fourniront un point de référence utile pour évaluer les besoins en matière de logement » lorsque la population canadienne pourra reprendre des activités plus « normales ».
Qu’il s’agisse d’un nombre insuffisant de chambres à coucher pour le ménage qui l’occupe, d’un logement qui nécessiterait des réparations majeures, ou d’un appartement où les frais représentent plus de 30% du revenu total du ménage avant impôt.
Au total, les ménages ayant ces besoins impérieux représentent 11,6% de l’ensemble des familles du pays.
« Les ménages locataires (23,0 %) étaient plus de trois fois plus susceptibles que les ménages propriétaires (6,5 %) d’avoir des besoins impérieux en matière de logement. En 2018, le tiers des ménages locataires vivant dans un logement social et abordable (33,0 %) avaient des besoins impérieux en matière de logement comparativement à un peu plus du cinquième des locataires ne vivant pas dans un logement social et abordable (21,0 %) », mentionne aussi Statistique Canada.
Des logements trop chers
De très loin, les Canadiens aux prises avec des problèmes liés au logement paient trop cher pour avoir un toit au-dessus de leur tête. Ces loyers trop chers représentent ainsi 74% des « besoins impérieux », selon Statistique Canada.
Pour 6,6% des ménages, la qualité des logements n’est pas adéquate, alors que 3,8% d’entre eux vivent dans un appartement trop petit.
Les ménages ne comptant qu’une seule personne sont aussi deux fois plus nombreux (22%) que ceux de deux personnes et plus (moins de 10%) à être aux prises avec des problèmes de logement. Le phénomène est aussi particulièrement le cas chez les aînés, où le quart des gens seuls éprouvent « des problèmes impérieux », comparativement à 4,8% des personnes âgées vivant avec une ou plusieurs personnes.
Enfin, le quart des Canadiens faisant partie d’une minorité visible vivait dans un logement qui coûtait trop cher, en 2018, comparativement à 15,3% du reste de la population.
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