Bien des scénarios de science-fiction ont fait du trou de ver — hypothétique « tunnel » dont l’entrée est un trou noir — un moyen pratique pour voyager instantanément entre deux endroits éloignés du cosmos. Mais avec ce que l’on connaît aujourd’hui de la physique, est-il réellement possible d’emprunter un tel passage?
Si on leur applique la théorie de la relativité générale, la plupart des trous de ver seraient trop petits ou se refermeraient aussitôt que quelque chose pénètre à l’intérieur, rendant tout voyage impossible. Toutefois, dans un article prépublié — ce qui signifie qu’il n’a pas encore été révisé par les pairs — deux chercheurs américains proposent un modèle permettant l’existence d’un trou de ver suffisamment grand pour qu’une personne puisse le traverser — et survivre.
Pour que le modèle fonctionne, les scientifiques doivent d’abord faire intervenir des dimensions supplémentaires. Un critère par ailleurs pris en considération dans de nombreux autres scénarios de physique, mais celui-ci implique que ces dimensions supplémentaires autorisent un grand nombre de « champs quantiques » dont les fluctuations produiraient une énergie négative — et c’est elle qui empêcherait le trou de ver de s’effondrer sur lui-même, explique le New Scientist.
Selon les physiciens Juan Maldacena et Alexey Milekhin, ce genre de phénomène n’arriverait pas spontanément dans la nature, mais pourrait être exploité par des civilisations plus avancées. Cependant, les lois de la physique indiquent que même si un trou de ver existait —une chose qui reste encore à démontrer— et même si un voyage y était possible, celui-ci serait au moins aussi long que le temps nécessaire pour voler directement d’une extrémité à l’autre, à la vitesse de la lumière. Les avantages d’un tel moyen de transport sont donc discutables…
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