Proposition à la fois audacieuse et socialement engagée, SLAXX, d’abord présenté dans le cadre du Festival Fantasia, il y a quelques semaines, prend maintenant l’affiche au Québec dans les salles de cinéma, dans un tourbillon de jambes de pantalon et d’hémoglobine.
Jeune femme plus enthousiaste que réfléchie, Libby est embauchée chez CCC, une chaîne de boutiques de vêtements de grande renommée. Cela tombe bien, c’est justement la soirée de préparation en vue du lancement de la toute nouvelle collection, le lendemain matin. Ce que tout le monde ignore, Libby comprise, c’est que ces nouveaux jeans à la technologie révolutionnaire se révéleront mortellement dangereux.
Pour notre héroïne, pourtant, la soirée commence de façon normale. Enfin, si l’on peut qualifier de normale une attitude corporatiste tenant à la fois de l’endoctrinement d’un culte et des grandes messes consuméristes que l’on pourrait certainement trouver chez Apple, par exemple. Mots vides de sens compris! Tous les employés, ou presque, sont obsédés par un idéal de performance inatteignable. Et il faut « constamment porter les vêtements de la marque », bien entendu.
En ce sens, l’apparition du jeans tueur tient autant de la surprise aux allures démoniaques que de la punition divine contre l’errance d’une entreprise qui croit pourtant être en odeur de sainteté… Si le pape est le chef de cette Église vestimentaire encourageant à « construire un monde meilleur, aujourd’hui ». Tous ceux qui ont déjà travaillé dans la vente au détail se prendront aisément à souhaiter que l’ensemble de la structure corporative soit décimée par le meurtrier en série, qui est ici, bien sûr, un pantalon animé de façon fort rigolote par un technicien en costume vert, effets spéciaux obligent.
Divertissement sympathique, SLAXX n’est ni vraiment uniquement une comédie, ni uniquement un film d’horreur. Il lui manque, de part et d’autre, un petit quelque chose pour vraiment accrocher le spectateur. Plonger définitivement dans l’horreur et dans la peur aurait probablement permis de faire en sorte que le long-métrage laisse véritablement une empreinte palpable dans la mémoire des gens. Autrement, on remet son masque, on sort de la salle de cinéma, et on rentre simplement ses choix, sans être déçu, certes, mais sans non plus avoir été complètement diverti.