Tout en s’inspirant des classiques du genre, Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition peaufine la plupart des mécaniques habituellement associées aux RPG de la vieille école et injecte sa propre personnalité à l’expérience, pour créer l’un des meilleurs jeu de rôle de 2020.
Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition débute par une convocation. Les Aldori, une noble famille dirigeant le Brévoy, ont en effet invité les héros potentiels et les aventuriers d’un peu partout à travers les Royaumes Fluviaux afin de leur faire part d’une offre des plus alléchante. Au sud de leur territoire se trouvent les Terres Volées, une région croupissant sous le joug d’un certain Seigneur Cerf et de ses bandes de brigands sanguinaires. Quiconque parviendra à vaincre une fois pour toutes les bandits contrôlant cette partie du pays et à mettre fin à leur règne de terreur en deviendra officiellement le souverain, mais dans la nuit précédant leur départ, le manoir où les aventuriers sont réunis sera assailli, et plusieurs y laisseront leur peau, avant même d’avoir entamé cette périlleuse aventure.
Sans réinventer la roue, Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition peaufine et approfondit la plupart des mécaniques ayant fait le succès des RPG de la vieille école. D’emblée de jeu, l’outil de création de personnages comprend tellement de paramètres qu’il peut s’avérer intimidant, mais pour ceux et celle qui ne souhaitent pas créer un héros de toutes pièces, il est aussi possible de choisir l’un des cinq archétypes disponibles (guerrier, paladin, rôdeuse, ensorceleur ou prêtresse). Les arbres de compétence pour chaque classe sont particulièrement élaborés, sans parler des spécialisations, qui deviennent disponibles au fur de l’évolution. On doit également déterminer son alignement (chaotique bon, neutre, loyal mauvais, etc.), mais celui-ci se modifiera en fonctions des décisions prises en cours de route.
Comme la vaste majorité des RPG classiques, Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition est présenté dans une vue isométrique au-dessus de l’action. On peut déplacer soi-même la caméra, mais le jeu ne comprend pas de zoom. En plus de notre personnage principal, notre équipe peut inclure jusqu’à six héros, sélectionnés parmi les nombreux compagnons rencontrés en chemin, et que l’on contrôle simultanément sur le terrain. On a le choix entre des combats au tour à tour ou en temps réel, avec une fonction permettant de mettre le jeu sur pause afin de mieux diriger les gestes de chacun des membres de notre équipe et planifier sa stratégie. Il est possible d’alterner d’un mode à l’autre à tout moment, même au beau milieu d’un affrontement.
Au-delà de ces mécaniques traditionnelles de combat et d’évolution de personnage, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition. Nos héros sont affectés par l’encombrement et sont ralentis lorsqu’ils transportent trop de butin, mais la fatigue est aussi un facteur. Le jeu est d’une telle complexité que lorsqu’on établit un camp pour se reposer, on doit désigner qui partira à la chasse, qui préparera le repas, et qui montera la garde. Puisqu’ils ne dorment évidemment pas avec leurs armures, nos personnages sont plus susceptibles aux coups s’ils sont attaqués pendant leur sommeil. En plus des nombreuses potions et parchemins magiques, on récolte aussi divers ingrédients (chocolat, beurre, viande, champignons, etc.) utilisés dans la préparation de mets qui ravigoteront nos héros et leur accorderont des bonus. On trouve également des recettes au fil de l’exploration, permettant de cuisiner de nouveaux plats.
On ne trouve pas que du combat dans Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition. Une fois que l’on a éliminé le Seigneur Cerf et qu’on se retrouve à la tête des Terres Volées, il faut également gérer notre territoire. Notre baronnie est définie par dix statistiques de base (communauté, loyauté, militaire, économie, religion, affaires étrangères, stabilité, magie, culture et espionnage), qui augmentent quand le règne est efficace, et diminuent en cas de crise ou lorsqu’un événement n’est pas résolu. En plus de gérer la construction de bâtiments et l’expansion de notre communauté, on doit nommer des administrateurs aux différents postes, et quand nos statistiques tombent en bas de zéro, les sujets se révoltent et l’État menace de s’effondrer. Si, par malheur, notre royaume est détruit, la partie se termine automatiquement.
Les tableaux dans Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition sont constitués de zones fermées, la plupart du temps assez petites, mais parfois beaucoup plus grandes, comme des grottes comportant plusieurs niveaux. Lorsqu’on voyage d’une région à l’autre sur la carte, il arrive fréquemment qu’on croise des ennemis sur sa route. On peut alors choisir l’infiltration afin de livrer une offensive sournoise, ou se faufiler pour éviter complètement l’affrontement, et poursuivre son chemin ni vu ni connu. Quand on est sur le point de quitter une région, un écran affiche tout le butin qu’on s’apprête à laisser sur place, et il est alors possible de le prendre depuis cet écran, une excellente idée que davantage de jeux de rôle devraient adopter.
Il n’y a aucune cinématique dans Pathfinder: Kingmaker. Les événements majeurs sont racontés à travers les pages d’un livre, offrant de multiples choix de réponses, et par des panneaux affichant le texte et le portrait de son interlocuteur. Bien que le titre ait été originalement conçu pour les PC, les contrôles sont assez bien adaptés aux consoles. On choisit l’un de ses six compagnons avec la gâchette de gauche, tandis que la droite fait apparaître les options du menu les plus fréquemment utilisées (inventaire, journal des quêtes, carte, etc.). Il s’agit d’un jeu massif, qui peut prendre une bonne centaine d’heures à compléter, et la durée de vie du Definitive Edition, qui inclut deux expansions, est encore plus longue. On en a donc amplement pour notre argent.
Si vous avez engouffré des centaines d’heures dans des jeux comme Baldur’s Gate, Neverwinter Nights ou Divinity: Original Sin, vous tomberez en amour avec Pathfinder: Kingmaker Definitive Edition, un petit bijou de RPG.
8.5/10
Pathfinder : Kingmaker Definitive Edition
Développeur : Owlcat Games
Éditeur : Deep Silver
Plateformes : Linux, MacOs, PS4, Windows et Xbox One (testé sur Xbox One)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)