C’est bien connu, la maladie d’Alzheimer affecte d’abord et avant tout le cerveau. Pourtant, selon des chercheurs de Hong Kong — qui ont travaillé sur des souris — il ne faudrait pas négliger ce qui se passe dans les intestins.
L’Alzheimer se développe lorsque des amas de bêta-amyloïde se déposent dans le cerveau. Cependant, ces agrégats ont également été détectés dans les intestins des gens touchés. Il est donc possible que les protéines de bêta-amyloïdes proviennent en partie du système digestif et voyagent ensuite vers le cerveau.
Afin de vérifier cette théorie, ces chercheurs ont injecté des protéines de bêta-amyloïdes dans les intestins d’une souris. Ces protéines étaient munies d’un marqueur fluorescent permettant de les suivre à la trace. Rapidement, ces molécules se sont intégrées à un réseau de neurones, le plexus myentérique, associé au système digestif. Un an plus tard, elles étaient détectées dans le nerf vague qui assure la connexion entre les intestins et le cerveau.
Ultimement, des plaques de bêta-amyloïdes ont effectivement envahi plusieurs régions du cerveau de la souris.
Soigner les intestins pour aider le cerveau?
Prouver ce lien pourrait être un défi, souligne le New Scientist. Pour cela, il faudra d’abord montrer que la quantité de bêta-amyloïdes présente dans les intestins de personnes en santé permet de prédire leur risque de développer ce type de démence.
Mais le lien entre le fonctionnement du système digestif et la santé du cerveau est connu depuis un certain temps. En 2004, des chercheurs japonais démontraient pour la première fois que la flore intestinale influençait la réponse au stress. Depuis, plusieurs études ont noté que les perturbations du microbiote dans le système digestif sont associées à diverses pathologies neurodéveloppementales et psychiatriques.
Une étude publiée en mai dernier et réalisée chez des babouins, révèle que l’alpha-synucléine, une protéine impliquée dans la maladie de Parkinson, voyage elle aussi entre les intestins et le cerveau.