Le réseau social Twitter poursuit ses démarches visant à rétablir sa crédibilité et à lutter contre la désinformation. Une journée après avoir forcé l’équipe de campagne du président américain Donald Trump à retirer un message qualifié de malhonnête à propos de la COVID-19, voilà que l’entreprise américaine annonce que les comptes des médias d’État seront maintenant clairement identifiés comme tel sur le service en ligne.
Dans un billet de blogue publié sur son site web, Twitter rappelle avoir interdit toutes les publicités à saveur électorale en 2019, ainsi que toutes les publicités commandées par des médias d’État, et dit vouloir mieux identifié les comptes à connotation politique.
Deux types de comptes seront maintenant spécialement identifié, fait savoir le réseau social: ceux des responsables gouvernementaux, y compris les ministres, les entités institutionnelles, les ambassadeurs, les porte paroles officiels, ainsi que les principaux diplomates. Et ensuite, ceux des médias d’État et des rédacteurs en chef et dirigeants de ceux-ci.
L’annonce survient à moins de 100 jours de l’élection présidentielle américaine, dans un contexte où il circule une très importante quantité de fausses informations sur Twitter. Le réseau social avait déjà été pris à partie lors de l’élection de 2016, et les tactiques visant à convaincre les électeurs ou à semer la confusion chez les adversaires politiques n’ont fait que se multiplier depuis. Ajoutez à cela d’autres pays qui tentent d’influencer les élections américaines, par exemple, ou celles de n’importe quel autre pays, et vous obtenez un mélange particulièrement toxique et imprévisible.
Le président Trump lui-même, qui partage allègrement des contenus malhonnêtes, voire carrément des fabulations sur le réseau social, a très longtemps profité du laxisme de Twitter, l’entreprise ne souhaitant pas se mettre à dos son plus célèbre utilisateur, même si celui-ci viole régulièrement les règles du réseau social, notamment en rapport avec les contenus haineux. Cela ne fait que quelques semaines que la compagnie américaine a adopté une approche plus stricte envers les frasques de M. Trump en ligne, refusant par exemple d’afficher certains tweets directement, mais en permettant plutôt de les consulter après une mise en garde indiquant que ces contenus vont à l’encontre du cadre réglementaire, bien qu’ils soient « d’intérêt public ».
Le Conseil de sécurité d’abord
Pour ce qui est des nouvelles identifications de comptes, Twitter dit vouloir commencer avec les représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, soit les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.
« Pour l’instant, nous n’identifierons pas les comptes des chefs d’État ou de gouvernement, puisque ceux-ci sont déjà bien connus », précise le réseau social.
L’entreprise trace également une ligne nette entre les médias indépendants mais recevant un financement public, comme la BBC, au Royaume-Uni, ou encore NPR, aux États-Unis, et « les médias liés à des États qui utilisent fréquemment leur couverture journalistique pour faire la promotion d’un agenda politique ».
Les tweets de ces médias d’État ne se retrouveront plus, non plus, dans le réseau des messages recommandés par Twitter.
Parmi les médias qui seront affectés par la nouvelle politique, on retrouve notamment une série de médias financés par la Russie, dont Russia Today; leur couverture journalistique, clairement pro-Kremlin, est régulièrement utilisée pour attaquer les États-Unis et leurs alliés, dont le Canada, et à partager de fausses informations pour semer la confusion chez les internautes.
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