Deuxième roman de la série policière de l’auteur japonais Tetsuya Honda, Cruel est le ciel permet aux lecteurs de renouer avec l’inspectrice Reiko Himekawa, alors que celle-ci doit résoudre une étrange histoire de meurtre mêlant de sombres questions liées à la pauvreté, la honte et l’influence du crime organisé.
À Tokyo, une main tranchée est retrouvée dans un sac en plastique. S’agit-il de la seule partie du corps encore existante de Kenichi Takaoka, un charpentier qui aurait été assassiné? L’enquête est lancée, et très rapidement, de multiples pistes seront mises au jour. Qu’il s’agisse de son jeune employé, ou encore d’un mystérieux employé d’une compagnie de construction qui aurait soi-disant des liens avec les yakuzas, les policiers auront fort à faire. À moins que la réponse ne se trouve ailleurs?
Après Rouge est la nuit, où l’horreur était bien présente, Cruel est le ciel joue dans des registres plus typiques d’une enquête policière traditionnelle. Point de tueur en série en cavale, par exemple, mais plutôt un travail de recherche et de déduction nécessaire pour faire la lumière dans cette affaire.
Le style de Honda a toujours été particulier. On ignore s’il s’agit d’une question de traduction vers la langue de Molière, mais on se retrouve avec des personnages parfois unidimensionnels, surtout lorsqu’il est question des autres policiers avec qui Reiko doit travailler. Y a-t-il autre chose que l’amoureux éperdu et maladroit; le collègue renfermé mais qui, lui aussi, en pince pour sa supérieure… Quand ce ne sont pas des prétendants potentiels, les collègues sont stoïques, revêches, désagréables. Oh, il y a bien un peu d’ouverture ici et là, un peu de profondeur, mais impossible de savoir si l’auteur n’est pas en mesure de creuser davantage la psychologie de ses personnages, ou s’il ne souhaite tout simplement pas le faire.
La chose est un peu paradoxale, d’ailleurs, puisque les personnages qui alimentent l’enquête, eux, possèdent une psyché complexe, et des motivations qui ne seront dévoilées qu’au compte-gouttes. Il y a d’ailleurs un revirement de situation un peu dur à croire, vers la fin du roman, mais autrement, tous ces personnages sont crédibles, leur histoire est détaillée… Bref, on s’étonne un peu de ce qui ressemble à une inversion.
Quoi qu’il en soit, Cruel est le ciel est une bonne deuxième étape dans la saga de l’inspectrice Reiko. Rien de révolutionnaire, certainement, mais une lecture agréable qui réussira à satisfaire les amateurs du genre.
Cruel est le ciel, de Tetsuya Honda, publié chez Atelier akatombo, 350 pages.
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