Les enfants canadiens âgés de 1 à 17 ans étaient en bonne santé mentale l’an dernier, selon ce qu’ont confié leurs parents à Statistique Canada. En pleine pandémie, toutefois, cette santé mentale s’est largement dégradée; une situation qui pourrait laisser présager de problèmes à venir, alors que le déconfinement se poursuit, peu à peu, mais que la rentrée scolaire en classe, où se trouvent généralement les ressources en santé mentale destinées aux jeunes, n’est toujours pas garantie.
Dans des données publiées jeudi, l’agence fédérale précise des informations déjà diffusées à la fin mai, où il était question d’une dégradation généralisée de la santé mentale chez les Canadiens, y compris chez les jeunes. Cette fois, c’est ce dernier groupe qui retient l’attention des chercheurs de Statistique Canada.
Au dire de l’agence, « 4% des enfants et des jeunes âgés de 1 à 17 ans avaient une santé mentale passable ou mauvaise en 2019, un an avant la pandémie, comme cela a été déclaré par leurs parents ».
Un an plus tard, toutefois, plus de la moitié (57%) des participants âgés de 15 à 17 ans, soit les élèves et étudiants du dernier cycle du secondaire, ainsi que de la première année du cégep, ont indiqué que leur santé mentale était un peu moins bonne, ou bien moins bonne qu’avant la mise en oeuvre des mesures d’éloignement physique.
« Près de 1 jeune âgé de 15 à 17 ans sur 5 (17 %) a déclaré que sa santé mentale était « passable » ou « mauvaise » en 2019, ce qui est plus du double de la proportion parmi ceux âgés de 12 à 14 ans (7 %) », indique encore Statistique Canada, en s’appuyant sur une enquête effectuée avant la pandémie. Celle-ci, souligne-t-on, « constituera une référence importante permettant de mieux comprendre les répercussions de la pandémie sur la santé mentale des enfants et des jeunes ».
La santé mentale semble par ailleurs être moins bonne chez les adolescentes que chez les adolescents: les filles de 12 à 14 ans (10%) étaient ainsi plus de deux fois plus susceptibles que les garçons (4%) de déclarer que leur santé mentale était passable ou mauvaise, mentionne l’étude. Chez les 15 à 17 ans, cet écart était encore plus important, avec un taux de 24% chez les jeunes femmes et de 10% chez les jeunes hommes.
Différences entre parents et enfants
Statistique Canada met également au jour une différence entre l’évaluation de l’état de la santé mentale des enfants par leurs parents et par les principaux intéressés. Le phénomène a été constaté pour le groupe de jeunes de 12 à 17 ans.
« Dans presque la moitié des cas (48%), les parents ont évalué la santé mentale de leurs jeunes de la même manière que ces derniers. Pour l’autre moitié des cas (52%), la perception des jeunes par rapport à leur santé mentale était différente de celle de leurs parents. Quand cette perception était différente, près de deux tiers (65%) des jeunes ont évalué leur santé mentale moins positivement que leurs parents », lit-on dans l’étude.
L’un des facteurs pouvant influencer l’état de la santé mentale d’une personne est la qualité de son sommeil, mentionne l’agence fédérale, qui précise que ce fait est tout aussi vrai chez les jeunes. Des maux récurrents, comme les maux d’estomac et les maux de dos, pourraient aussi être des indicateurs de problèmes de santé mentale, rapporte Statistique Canada.