Il y a quatre ans, déjà, le studio SUPERHOT Team proposait son jeu éponyme. Un jeu de tir à la première personne se déroulant dans un univers virtuel à l’esthétique plus qu’épurée; les décors richement ornés sont remplacés par des surfaces blanches, alors que les ennemis ne sont que des polygones formant une silhouette humanoïde. Après le succès de la première mouture, voilà que survient SUPERHOT: Mind Control Delete, une expansion autonome qui non seulement reprend les ingrédients du premier titre, mais ajoute une nouvelle couche de difficulté – et de plaisir.
Le concept demeure le même: plongé dans un monde informatique, sans doute un jeu dans le jeu, le joueur devra affronter une horde d’ennemis couleur rouge sang et en venir à bout de diverses façons, que ce soit à mains nues, avec des armes de mêlée, des armes à feu, ou encore en utilisant les objets qui sont éparpillés dans les différents niveaux. La différence avec les autres jeux de tir à la première personne, c’est que SUPERHOT (et leurs suites, la version en réalité virtuelle et Mind Control Delete) est sans doute le seul jeu à avoir complètement maîtrisé la notion de bullet time, si chère aux films de la série The Matrix.
Dans SUPERHOT, le temps n’avance que lorsque le joueur bouge. Il est donc tout à fait possible d’éviter les balles et les attaques des adversaires. Le concept était déjà au point dans la première déclinaison du jeu; voilà que les développeurs injectent une dose de nitroglycérine à l’ensemble en ajoutant non seulement des niveaux, des types d’ennemis et de nouvelles armes, mais surtout des « piratages » permettant de modifier les habiletés de son personnage.
D’abord, le joueur pourra maintenant encaisser au moins deux coups, plutôt que de mourir à la moindre erreur ou balle perdue. Ces modifications pourront être récupérées à divers endroits du monde, un monde qui est séparé en niveaux ressemblant à des donjons à explorer dans les vieux jeux d’aventure, où des caractères en viennent à symboliser divers éléments graphiques. Sans surprise, SUPERHOT joue à fond la carte du « retrogaming », si tant est qu’un jeu sorti en 2020 puisse véritablement être rétro. Qu’à cela ne tienne, on se prend franchement à aimer tout particulièrement cet univers sur tons de blancs (pour les décors), noirs (pour les armes) et rouges (pour les ennemis).
Les modifications en question, qui vont de « points de vie » supplémentaires à la possibilité de commencer tous les niveaux avec un katana, en passant par des armes à feu possédant plus de munitions, par exemple, permettent de profondément changer la donne lorsque vient le temps d’affronter les adversaires. Et le joueur aura franchement besoin de faire appel à tous les trucs et astuces possibles… D’autant plus que les ennemis, eux aussi, deviendront éventuellement plus rapides, plus rusés, plus nombreux. Cela commencera par des adversaires qu’il sera impossible de désarmer, et cela ira jusqu’à ceux dont la quasi-totalité du corps semble blindée, forçant le joueur à soit viser franchement très juste, soit à foncer au corps à corps pour marteler de coups cette zone sensible.
Franchement, on pouvait difficilement en demander tant pour une « suite », surtout que les développeurs ont aussi travaillé sur le côté scénaristique de la chose, avec un discours évoquant à la fois la violence gratuite de Hotline: Miami et la réflexion philosophique sur un monde où le joueur peut « tuer » son avatar à répétition. Que trouve-t-on, au juste, au bout de ce jeu?
Dur de le savoir, en fait, puisque le seul reproche que l’on pourrait faire à SUPERHOT: Mind Control Delete est sa difficulté un peu trop élevée. Chaque section d’un niveau comporte de quatre à six arènes dont il faudra sortir vivant. Arènes qui se répètent un peu trop souvent, d’ailleurs. Et lorsque l’on meurt, il faut recommencer la section depuis le début.
Cela étant dit, comme le jeu est offert gratuitement aux détenteurs de la première mouture du titre, SUPERHOT: Mind Control Delete est une réussite quasi totale, une excellente preuve de la maîtrise d’un concept qui plaira sans aucun doute aux amateurs d’action et de jeux de tir.
SUPERHOT: Mind Control Delete
Développeur et éditeur: SUPERHOT Team
Plateforme: Xbox One, Playstation 4, Windows (Steam et Epic Games Store, testé sur Steam)
Interface disponible en français