Une analyse de quelque 800 études scientifiques sur la santé et l’exercice porte à croire que l’ampleur de la couverture médiatique pour une étude donnée est fortement liée à l’attention reçue de la part de la communauté scientifique. P. Sage Anderson et ses collègues à la Brigham Young University, dans l’Utah, ont publié ces conclusions dans la publication spécialisée PLOS ONE.
Les principales sources médiatiques, comme les médias généralistes et les réseaux sociaux, évoquent fréquemment des résultats d’études scientifiques publiés dans des magazines spécialisés. L’impact scientifique d’une étude est habituellement évaluée en fonction du nombre de fois où elle est citée par des publications soumises à la révision par les pairs. Cependant, la relation entre l’impact scientifique d’une étude et son niveau de couverture dans les médias est imprécise.
M. Anderson et ses collègues ont évalué 818 études publiées en 2007 et 2008 qui portaient sur divers aspects de la santé physique et de l’exercice. Ils ont ainsi examiné la relation entre le volume d’attention des médias généralistes et des médias sociaux accordé à chaque étude et le nombre de citations de chacune d’entre elles. Ils ont également tenu compte, dans la mesure du possible, de la réputation des auteurs de l’étude et de la publication spécialisée dans laquelle les études étaient diffusées.
L’analyse en question a révélé l’existence d’une association robuste entre l’importance de la couverture médiatique d’une étude et le nombre de fois qu’elle était citée – les études qui recevaient davantage d’attention tendaient également à être citées plus souvent. Quel phénomène entraîne le second? Impossible de le savoir; les médias pourraient s’intéresser aux études scientifiques ayant le plus d’impact, ou cette même attention médiatique pourraient augmenter les chances qu’une étude soit citée par des travaux subséquents, ou si un troisième facteur alimente à la fois l’attention médiatique et entraîne la multiplication des citations.
D’autres travaux sont nécessaires pour clarifier la relation entre la couverture médiatique et l’impact scientifique. Malgré tout, ces conclusions pourraient aider les institutions de recherche et d’autres organisations qui s’attardent à l’impact scientifique. Elles pourraient également offrir de nouvelles précisions pour les scientifiques qui utilisent les médias pour communiquer avec leurs pairs et avec le public à propos de leurs recherches.
Toujours selon l’auteur de l’étude, « les résultats de cette étude confirment l’idée que l’attention médiatique donnée à la recherche scientifique est fortement liée aux citations scientifiques pour cette même recherche ».
Après la pandémie, que se passera-t-il avec la recherche scientifique?