Il est bien entendu facile, en raison de l’époque actuelle, de rêver de grands espaces, d’évasion. Voilà pourquoi le deuxième tome de la série Calfboy, du bédéiste Rémi Farnos, fait mouche aussi facilement. Publié aux éditions de La Pastèque, l’album plaira aux amateurs de vastes paysages… sans oublier à ceux qui apprécient les histoires de croissance personnelle.
Tout est toujours aussi compliqué, dans la famille Birden. Chris, véritable ivrogne généralement incapable, est toujours à la recherche du butin enterré par mégarde quelque part dans le désert, et dont il était question dans l’album précédent. Voilà que Chris, son frère, décide de quitter à son tour le repaire familial pour aller se changer les idées. À travers les grandes plaines de l’Ouest, il fera notamment la connaissance d’une Autochtone, avec qui il ne se liera pas d’amitié, mais qui tentera plutôt de les guider, son frère et lui, sur la bonne voie. Ou, du moins, sur une voie acceptable.
Si le premier tome de Calfboy était en quelque sorte une mise en bouche, le deuxième correspond à l’idée que l’on peut se faire d’un véritable voyage initiatique. Car dans ces immensités désertiques, et dans l’utilisation toujours plus que judicieuse des pages de l’album pour faire éclater les cadres traditionnels liés aux codes de la BD, on trouve peu à peu des pistes se solution. L’univers s’ouvre devant les personnages – et devant le lecteur, forcément –, et sous le ciel étoilé, on prend tranquillement conscience de l’existence d’une autre réalité, comme s’il existait une nouvelle dimension, cachée des trois (ou quatre) premières.
Le hic, peut-être, c’est qu’il faudra probablement relire Calfboy 1 pour se « remettre dans le bain », si l’on peut dire. Non pas que le scénario de la série soit spécialement alambiqué, ou encore qu’il soit dur à suivre, mais quelque chose empêche le lecteur de véritablement s’attacher aux personnages. Est-ce parce qu’il s’agit de bandits sans véritable honneur? Est-ce parce que les différents épisodes sont justement espacés, le temps que Rémi Farnos termine son oeuvre? Quoi qu’il en soit Calfboy 2 est une lecture tout à fait agréable qui permettra de quitter notre monde encore à moitié confiné pour le monde éternel du Far-West.
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