La pandémie de COVID-19 a frappé, et frappé fort: pourtant, ce ne sont pas tous les pays qui ont utilisé les mêmes méthodes de gestion, pas plus qu’on y trouvait les mêmes facteurs pouvant venir améliorer, ou au contraire, aggraver la gestion de cette crise sanitaire sans précédent depuis un siècle. Selon un récent rapport publié pas The Economist, c’est sur le Vieux-Continent que l’on trouve certains des plus mauvais élèves en la matière.
L’étude en question, publiée par l’Intelligence Unit du magazine spécialisé, établit un classement de 21 pays de l’OCDE, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, en fonction de plusieurs critères liés à leur lutte contre le coronavirus (nombre de tests de dépistage, offre de soins de santé non liés à la pandémie, et nombre de morts dépassant la moyenne habituelle), ainsi qu’en lien avec des « facteurs existants », soit la proportion de personnes plus âgées au sein de leur population, la prévalence de l’obésité et le nombre d’arrivées en provenance de l’étranger.
Sans grande surprise, la plupart des pays européens les plus touchés par la crise se retrouvent en fin de classement. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, tous des pays où les cas de contaminations et les décès se sont multipliés à grande vitesse, notamment en Italie, obtiennent la cote « mauvaise » de la part des experts de The Economist. C’est pourtant la Belgique, dont la gestion de la crise n’a pas vraiment fait les manchettes des grands médias, qui récolte la pire note du classement des 21 pays sélectionnés.
À l’opposé du spectre, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Autriche, la Norvège, l’Allemagne, l’Islande, le Danemark et Israël se méritent tous la note « très bien », soit la meilleure décernée dans le rapport. Pour expliquer leur succès, l’étude évoque « de solides programmes de dépistage et de suivi des contacts, en plus de continuer à offrir des soins de santé aux patients qui n’étaient pas atteints du coronavirus ».
« Cela est particulièrement impressionnant », écrivent les experts, « puisque la plupart de ces pays comptent une forte proportion de citoyens âgés de 65 ans et plus », généralement la portion de la population la plus à risque de complications sévères des suites d’une contamination, voire de mourir de la maladie.
Pour expliquer la mauvaise note de l’Espagne et de l’Italie, le rapport précise que ces deux pays ont été parmi les premiers à recenser des cas de la maladie, « mais l’exemple britannique est plus difficile à détailler », lit-on dans le document. On y a ainsi recensé une croissance plus lente du nombre de cas, mais ici, la faute serait très largement du côté de l’appareil gouvernemental. D’autant plus, souligne-t-on, que le Royaume-Uni possède un solide réseau public d’hôpitaux et de cliniques. « Une réponse trop lente et mal coordonnée, un manque initial de capacité de dépistage, et la décision de suspendre le traçage des contacts au début du mois de mars pourrait expliquer pourquoi le Royaume-Uni s’est retrouvé du côté de la queue de peloton. »
De façon surprenante, les États-Unis, avec leur plus de deux millions de cas de contamination confirmés, au-delà de 120 000 morts des suites de la maladie, sont considérés comme ayant « bien géré » la pandémie, au même titre que la France, le Chili et le Portugal. Selon le rapport, cela est dû au fait que plusieurs facteurs de risque étaient déjà recensés aux États-Unis, notamment la forte prévalence de l’obésité et le vieillissement de la population. « La performance des États-Unis serait meilleure que la plupart des pays possédant un profil de risque similaire », lit-on dans le rapport.
Le Canada ne fait pas partie des 21 pays sélectionnés au sein du membership de l’OCDE.
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