S’agit-il de craintes concernant la protection de la vie privée, ou encore une simple bravade typique des habitants du pays de l’Oncle Sam, dont plusieurs jugent que la pandémie est déjà vaincue? Quoi qu’il en soit, un nouveau coup de sonde indique que près des trois quarts des répondants refuseraient de télécharger et d’installer une application de traçage sur leur téléphone intelligent, un geste jugé pourtant nécessaire pour enrayer la progression de la COVID-19.
Le sondage, réalisé par la firme de sécurité informatique Avira, indique qu’à peine 29% des participants accepteraient de télécharger et d’utiliser un tel logiciel. Chez ceux qui ont mentionné qu’ils n’iraient pas de l’avant dans le cadre d’une telle démarche, on justifie le geste en disant craindre que les informations personnelles soient mal protégées, voire utilisées à mauvais escient. La question de l’anonymisation des données est en effet cruciale dans ces conditions, puisque les informations recueillies pourraient inclure des précisions sur la localisation des individus.
Avira évoque par ailleurs un rapport d’Interpol mentionnant qu’en date de mars dernier, plus de 40 000 noms de domaine risqués comportant les mots-clés « COVID » ou « corona » avaient été enregistrés. Autant d’endroits où des internautes peu scrupuleux pourraient tomber dans un piège et se faire voler leur identité, ou encore leur argent via une fraude bancaire.
Peut-être de façon paradoxale, les personnes interrogées par la firme de sécurité informatique affirment faire davantage confiance (32%) aux grands noms du milieu de la technologie, comme Google et Apple, pour s’assurer que leurs données demeurent sécurisées. Si le gouvernement mettait sur pied sa propre application, cependant, à peine 14% des répondants disent s’attendre à ce que leurs informations soient alors gardées en sécurité. Google et Apple ont pourtant bâti une bonne partie de leur modèle d’affaires sur la vente des métadonnées de ses utilisateurs pour ensuite les revendre, ce qui permet d’offrir des services « gratuits ».
Signe de la quasi totale absence de confiance envers une éventuelle application de traçage, les participants travaillant dans le milieu de la santé rejetteraient un logiciel du genre à hauteur de 84%.
Chez les 25 à 44 ans, une application de traçage serait une menace encore plus grande que le vol d’identité, ou encore les actes criminels numériques, mentionne encore Avira.
En général, 75% des répondants, tous âges et sexes confondus, jugent que leur vie privée numérique est menacée si les données provenant d’une application de traçage étaient stockées de façon à ce que le gouvernement puisse y avoir accès. Mais sans accès à de telles données, l’État n’aurait aucun intérêt à ce qu’une application du genre soit mise au point: il s’agit, après tout, de coordonner les services de santé.
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