La Corée du Nord, la dictature dirigée d’une main de fer par Kim Jong-un, subirait de graves problèmes alimentaires, et sa population souffrirait de « malnutrition généralisée », affirme un expert indépendant mandaté par les Nations unies.
« Le manque de nourriture a eu un impact dévastateur en RPDC dans les années 1990, et les perspectives d’une nouvelle aggravation des pénuries alimentaires et d’une insécurité alimentaire généralisée sont alarmantes », a ainsi déclaré Tomas Ojea Quintana, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Corée du Nord, dans une allocution publiée sur le site internet de l’ONU.
Ledit rapporteur spécial réclame une action gouvernementale et internationale pour assurer l’approvisionnement alimentaire de la population nord-coréenne. « Le gouvernement doit agir rapidement sur cette question en donnant la priorité aux allocations financières et en permettant que l’aide humanitaire soit fournie sur le terrain sans restriction », a-t-il dit, en parlant du régime de Pyongyang.
La pandémie aurait également eu un impact négatif sur la situation alimentaire de la dictature nord-coréenne, bien que le régime ait toujours affirmé qu’il n’y avait eu aucun cas de contamination sur son territoire. La fermeture de la frontière entre la Corée du Nord et la Chine aurait cependant nui au commerce entre les deux pays, notamment le transit de denrées alimentaires.
Le nombre de sans-abri dans les villes nord-coréennes aurait augmenté, notamment les enfants pauvres et sans domicile fixe, et le prix des médicaments aurait grimpé en flèche, a encore indiqué M. Quintana, avant de préciser par voie de communiqué « qu’un nombre croissant de familles ne mangent que deux fois par jour, ou ne mangent que du maïs, et certaines sont affamées ».
Selon le rapporteur spécial, il serait nécessaire de relâcher certaines sanctions économiques adoptées par le Conseil de sécurité contre la Corée du Nord pour faciliter la circulation des denrées alimentaires. Pyongyang est aussi invitée à permettre une plus grande liberté de mouvement pour les acteurs humanitaires.
De son côté, Elisabeth Byrs, porte-parole du Programme alimentaire mondial, a rappelé que 40% de la population de la Corée du Nord, soit environ 10 millions de personnes, avaient toujours besoin d’aide humanitaire. La malnutrition serait ainsi « persistante et répandue » dans le pays, alors qu’environ 1 enfant de moins de cinq ans sur 10 souffre d’un poids insuffisant, et que 20% des enfants sont aux prises avec un retard de croissance.
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