Si la pandémie et le confinement qui a suivi a eu un impact majeur sur l’économie, ce ne sont pas tous les travailleurs qui ont subi les contrecoups de cette pause forcée du marché du travail. Sans grande surprise, une récente enquête de Statistique Canada révèle que les employés liés à la production de bien, mais aussi les moins nantis et les moins diplômés ont encaissé un contrecoup plus fort que les autres catégories de travailleurs.
Selon les données de l’agence fédérale, 40% des Canadiens exercent des emplois pouvant être transposés à domicile. Cela constitue un avantage comparativement aux autres postes, puisqu’avec la possibilité d’effectuer du télétravail, souligne Statistique Canada, un employé a moins de risque d’être mis à pied, que ce soit de façon temporaire ou permanente.
« Après la pandémie, les Canadiens occupant de tels emplois, et leur famille, pourraient disposer d’un plus grand nombre de possibilités en matière d’équilibre travail-vie personnelle », lit-on dans l’enquête.
Les différences sont d’ailleurs frappantes lorsque l’on compare les ménages les plus riches et les plus pauvres. Du côté des familles où les deux adultes travaillent et se classe parmi les mieux nantis, 54% de ces ménages se retrouvaient dans une position où les deux adultes pouvaient travailler à la maison. Cette situation n’était toutefois possible que dans 8% des ménages les moins nantis.
Autre preuve du fossé existant entre les riches et les pauvres, si, en moyenne générale, environ 4 personnes sur 10 jouant le rôle de soutien financier économique du ménage pouvait travailler de la maison, les possibilités de télétravail augmentaient en fonction du niveau de scolarité de la personne en question. Chez les détenteurs d’un diplôme secondaire, seuls 30% pouvaient effectuer du télétravail, contre 66% chez les détenteurs d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’un niveau supérieur.
À l’inverse des divisions traditionnelles, toutefois, les femmes seules étaient plus susceptibles (50%) de pouvoir travailler à domicile, contre 33% des hommes seuls. La même distinction existe dans les ménages comptant deux adultes: les femmes (62%) occupent davantage d’emplois pouvant être exercés à domicile que les hommes (38%).
Selon Statistique Canada, cela s’explique entre autres par les différences entre les postes occupés: en agriculture et en construction, par exemple, deux domaines traditionnellement masculins, difficile, voire bien souvent impossible d’effectuer du télétravail.