Dès le début de l’épidémie de la COVID-19, les responsables de la Santé publique, au Québec comme ailleurs, ont insisté sur l’âge, comme facteur de risque. On a identifié les 70 ans et plus comme étant les plus susceptibles de subir des complications majeures, d’être hospitalisés aux soins intensifs et, éventuellement, d’en mourir… Mais l’âge n’est pas le seul facteur de risque.
Dès le début de l’épidémie de COVID-19, les responsables de la Santé publique, au Québec comme ailleurs, ont insisté sur l’âge, comme facteur de risque. On a identifié les 70 ans et plus comme étant les plus susceptibles de subir des complications majeures, d’être hospitalisés aux soins intensifs et, éventuellement, d’en mourir.. Mais l’âge n’est pas le seul facteur de risque.
Il est vrai que les gens de 70 ans et plus comptent pour 33% des cas détectés de COVID-19, alors qu’ils ne forment qu’environ 13% de la population québécoise. Notons toutefois que les plus jeunes sont plus souvent asymptomatiques et échappent donc au dépistage, alors que les personnes âgées en centres de soins de longue durée ont été, au contraire, beaucoup plus testées que le reste de la population. Il est donc probable que leur poids relatif parmi les cas de COVID-19 soit surestimé.
Cela dit, les 70 ans et plus comptent pour 72% des hospitalisations (5 fois plus que leur poids démographique), et pour 92% des décès (7 fois leur poids démographique) selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec. À première vue, l’âge semble donc un facteur important.
Mais en épidémiologie, il ne suffit pas d’identifier des groupes vulnérables. Il faut tenter de savoir pourquoi ils le sont.
Quels sont les facteurs de risque liés aux complications et aux décès?
Certaines victimes de la COVID-19 meurent de manière rapide, sans que l’on comprenne pourquoi. Mais la grande majorité des personnes décédées ou amenées aux soins intensifs ont traversé un état de détresse respiratoire sévère. Bon nombre souffraient déjà de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Or, on sait que la réaction inflammatoire excessive, souvent déclenchée par la COVID-19, s’attaque surtout aux alvéoles pulmonaires.
On constate aussi, parmi les victimes, des personnes souffrant de problèmes cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Là aussi, c’est une réaction inflammatoire excessive qui provoquerait des occlusions vasculaires (thromboses) dans 20 à 55% des cas (et même jusqu’à 70%, selon Michelle Sholzberg, médecin hématologue à l’hôpital St-Michaels de Toronto). L’hypertension non traitée favorise aussi ce genre de complications.
Autre facteur de risque: le diabète et les troubles chroniques au rein assombrissent le pronostic de la maladie, une autre conséquence probable des microthromboses.
Enfin, les personnes dont le système immunitaire est déprimé, notamment à cause d’une maladie comme le sida, ou à cause du traitement d’une maladie auto-immune ou de chimiothérapie, sont aussi plus vulnérables.
Notons que l’obésité est souvent mentionnée, car elle engendre un état inflammatoire chronique, et favorise l’apparition de troubles cardiaques et circulatoires, ainsi que du diabète.
Or les personnes âgées sont beaucoup plus nombreuses à souffrir de ces pathologies chroniques.
En outre, les personnes de 65 ans et plus cumulent souvent plus d’une de ces comorbidités.