Une croissance de près de 75%: les marchands d’armes n’auront certainement pas chômé, depuis le début du siècle, alors que l’une des périodes les plus mouvementées de l’histoire contemporaine, avec l’émergence du terrorisme mondiale et des guerres éternelles au Moyen-Orient, aura entraîné une très forte hausse des ventes d’armements à travers le monde, avec les États-Unis et la Chine en tête.
Selon la firme LearnBonds, les dépenses militaires de la planète ont ainsi atteint 1920 milliards de dollars, l’an dernier, comparativement à 1140 milliards en 2001.
Le rapport de l’agence financière précise que le rythme de la hausse des dépenses s’est fortement accru depuis le début du siècle. En 2018, il était question de 1860 milliards consacrés aux armements et autre matériel militaire, une progression de 2,65% par rapport à l’année précédente. Les données de 2019, elles, représentent un gain de 7,2% comparativement aux débours de 2010.
Toujours selon le rapport, on apprend qu’après avoir atteint un sommet, en 2011, avec 1790 milliards de dollars, les divers pays du monde ont resserré les cordons de la bourse. Du moins, jusqu’en 2017, année où les dépenses militaires sont reparties à la hausse.
Au total, depuis 20 ans, les pays de la planète ont consacré environ 3100 milliards de dollars pour s’entre-tuer, ou, du moins, acquérir l’équipement nécessaire pour tenter de dissuader les différents pays de préserver une paix fragile.
Les États-Unis occupent la première place de ce palmarès des grands acheteurs d’armements, avec quelque 732 milliards dépensés en 2019, soit 38% du total mondial. Le deuxième pays le plus dépensier, la Chine, a dépensé « seulement » 261 milliards, soit environ une somme trois fois moindre, cette même année. Suit ensuite l’Inde, avec 71 milliards, puis la Russie, l’ancien ennemi soviétique, avec 65 milliards. On note ensuite la présence de l’Arabie saoudite, puis de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, toutes des puissances européennes. La France et le Royaume-Uni sont également les deux derniers des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, les autres étant bien sûr représentés par Washington, Pékin et Moscou. Tous ces pays disposent notamment d’un arsenal nucléaire.
Parmi les quinze pays les plus dépensiers en termes de matériel militaire en 2019, on voit aussi apparaître le Canada, qui a dépensé 22,2 milliards en 2019, soit un peu plus de trois milliards en moins que l’Australie, et deux milliards de plus qu’Israël. Ces trois pays forment la queue de ce classement. Le Japon, la Corée du Sud, le Brésil et l’Italie font eux aussi partie de ce club dépensier.
L’an dernier, les 1920 milliards dépensés pour acheter des armements et entraîner et former des soldats, notamment, ont représenté 2,2% du produit intérieur brut mondial.
Lorsqu’il est question de dépenses en matière de proportion du PIB, toutefois, ce ne sont plus les États-Unis qui mènent la danse, avec 3,4% de leur PIB consacré à la défense, mais plutôt l’Arabie saoudite, avec 8%. Suit Israël, avec 5,3%, puis la Russie, avec 3,9%. Les pays de l’OTAN les plus dépensiers, soit la France (1,9%), l’Italie (1,4%), le Canada (1,3%) et l’Allemagne (1,3%), ont tous consacré, en 2019, moins d’argent, proportionnellement, que la cible de 2% souhaitée par l’alliance militaire conçue au départ pour contrer la puissance soviétique, après la Deuxième Guerre mondiale.
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