La plupart des gens interagissent tous les jours avec une intelligence artificielle (IA) dans le cadre de leur personnelle ou professionnelle. Sans y penser à deux fois, des personnes demandent à Alexa d’ajouter des items à la liste d’épicerie, conduisent avec Google Maps, et ajoutent des filtres à Snapchat – toutes des utilisations de l’IA. Mais un chercheur de l’Université de la science et de la technologie du Missouri cherche à déterminer ce qui est considéré comme une preuve que l’IA « pense », ce qui démontrera le moment où une personne considère un geste posé par l’IA comme étant moralement erroné.
Le Dr Daniel Shank, professeur adjoint de psychologie, s’appuie sur une théorie voulant que si des gens considèrent que des entités possèdent un esprit propre, cela déterminera les droits et responsabilités moraux qu’on leur accordera. Ses travaux pourraient démontrer le moment où une personne considère les actions d’une IA comme étant moralement inacceptables, en plus de possiblement servir à réduire le taux de rejet des appareils « intelligents », ainsi que de permettre de les améliorer.
« Je veux comprendre les interactions en vertu desquelles les gens considèrent qu’une machine possède un esprit propre, et les situations lors desquelles ils perçoivent celle-ci comme étant un agent moral ou une victime », a-t-il dit.
Les travaux du chercheur appliquent donc des théories comportementales à des systèmes avancés, tels que des agents dotés d’une IA et des robots.
« Les moments où nous jugeons qu’il existe un esprit derrière la machine nous en dit beaucoup sur les technologies, leurs capacités et leurs comportements, mais, ultimement, sur nous en tant qu’humains », mentionne M. Shank. « Lors de ces interactions, nous analysons émotionnellement le fossé entre les technologies non humaines et le fait de disposer d’un esprit propre, ce qui en revient à tenter de « ressentir » les esprits des machines. »
« Les technologies connectées à internet, « formées » à l’aide de vastes échantillons de données, et fonctionnant sur de nombreuses plateformes de réseautage social sont répandues dans notre culture », mentionne encore le chercheur. « Ces technologies, qu’elles disposent d’une véritable intelligence artificielle ou non, font partie de la vie des gens, mais ce ne sont pas toutes leurs utilisations qui font en sorte que nous jugeons qu’elles sont dotées d’un esprit propre. »
La question de savoir si des vices ou des vertus peuvent être attribuées à l’IA dépend encore de la volonté des humains de juger des machines comme disposant d’un caractère moral. Et alors que la recherche sur l’éthique et la psychologie de l’IA se poursuit, de nouveaux sujets d’étude sont explorés, comme les droits de l’intelligence artificielle et la moralité de celle-ci, soutient le spécialiste.
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