D’un bout à l’autre de la planète, les villes créent des corridors pour permettre la distanciation sociale des piétons, mais aussi une circulation automobile ralentie, qui encourage les citadins à se déplacer à vélo.
Ces mesures de « rues lentes » pourraient être destinées à rester, notamment aux États-Unis où, rapporte Popular Science, certains voient d’un très bon œil l’idée d’aplatir la courbe… de la dépendance à l’automobile,
Oakland, New York, Denver, Portland, Burlington ou Madison: une douzaine de villes ont fermé temporairement des tronçons de leurs rues aux véhicules et d’autres pourraient suivre, explique Ken McLeod, directeur des politiques de la Ligue des cyclistes américains. Montréal s’est ajoutée à la liste le 15 mai avec son annonce, qualifiée par la mairesse Valérie Plante de sans précédent, de 300 km de voies converties cet été pour les piétons ou les cyclistes.
Certaines municipalités ciblent les zones les plus densément peuplées pour faciliter les déplacements de foules, d’autres choisissent de relancer leurs projets de piétonnisation ou d’infrastructures pour vélos. Ainsi, Oakland a promis de fermer près de 120 km de rues et avait déjà, en date du 1er mai, converti 25 km en une zone temporaire propice aux déplacements lents à l’aide de panneaux, barricades et autres cônes pour bloquer les voitures.
Paris et Rome ont annoncé leur intention de doter de nombreuses rues de voies cyclables. Berlin a ajouté de nouvelles voies de vélo directement sur la chaussée, tout comme Bogota, la capitale de la Colombie. En Hongrie, Budapest, qui a vu avec la pandémie l’usage des autobus chuter de 90%, et une baisse du trafic automobile de 50%, planifie son premier réseau cyclable.
L’utilité des vélos pendant ou après une crise a été démontrée, par exemple après de graves tremblements de terre à Mexico en 2017 et à Tokyo en 2011. De nombreuses villes ont utilisé ce transport comme soutien à l’approvisionnement et aux soins d’urgence. Au Québec, Jalon Montréal déploie une flotte de vélos-cargos pour les derniers kilomètres des livraisons commerciales.
C’est sans compter le fait que le vélo permet de réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, sachant que la moitié des déplacements en automobile sont pour moins de 5 km, comme le relève le département américain des Transports.