En ces temps difficiles (on le saura!), les services de diffusion en ligne pourraient être tentés de lancer le plus de produits « ordinaires » possible, les ordonnances de confinement jouant en la faveur de Netflix et consorts, en pariant sur l’ennui généralisé pour gonfler les statistiques d’écoute. Fort heureusement, le surprenant film d’action Extraction vient contre-balancer l’horreur intersidérale qu’est Too Hot To Handle, et offre un divertissement violemment agréable.
En Inde, le fils du grand baron de la drogue, Ovi Mahajan, est kidnappé par les forces d’un trafiquant rival établi au Bangladesh. Entre donc en scène une équipe de mercenaires, au sein de laquelle on compte Tyler Rake (Chris Hemsworth). Ce même Tyler aura pour mission, pendant environ 24 heures de s’assurer que le jeune homme enlevé puisse retrouver la liberté, quitte à y laisser la peau.
La prémisse est excessivement simple, mais c’est dans l’exécution que ce long-métrage de deux heures parvient à briller. Réalisé par Sam Hargrave, qui signe ici son premier « vrai » film après quelques courts-métrages, Extraction porte clairement la marque de son réalisateur, justement. Celui-ci a longtemps travaillé comme cascadeur, notamment sur plusieurs volets de la saga des Avengers, et il ne fait aucun doute que son amour des scènes d’action bien faites a été aisément transposé à ce nouveau projet.
De fait, si l’on peut certainement reprocher à Extraction une pauvreté certaine du côté du scénario – il ne s’agit carrément que d’une opération de sauvetage, sans véritable revirement de situation, après tout, ni grand développement du côté des personnages –, impossible de ne pas reconnaître que les nombreuses courses-poursuites et les fusillades sont réglées comme du papier à musique. Il faut d’ailleurs souligner la maîtrise technique du jeu de caméra… même si un oeil averti constatera l’existence de raccords, alors que la caméra suit des séquences d’action trépidante en suivant de près un véhicule, avant d’y entrer, d’en sortir, de tourner sur elle-même, de monter et descendre des escaliers. Le tout en collant aux fesses de nos protagonistes, bien entendu.
Violent, Extraction? Absolument, totalement. Parfois jusqu’à l’excès, d’ailleurs. On tue, on étripe, on troue de balles. Le sang gicle, des camions explosent… On se croirait dans The Raid, où l’excès frôlait la surdose. Ou peut-être dans Dredd, mais l’orgie de mort d’Extinction n’a pas le côté cartoonesque de la transposition des aventures du Juge dans les tours bétonnées de Megacity One.
Que faut-il retenir, alors, du premier « vrai » film d’un cascadeur devenu réalisateur? Qu’il s’agit d’un divertissement intéressant qui permet de se changer les idées en temps de pandémie. Et qu’il est tout de même franchement agréable de voir un long-métrage d’action « occidental » finalement se dérouler ailleurs qu’à l’Ouest. D’autant plus que la quasi-totalité des personnages parlent les langues de la région, plutôt que l’anglais.
À voir, donc, pour apprécier un bon film de genre.
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