Le président américain a beau s’auto-congratuler tous les jours lors de ses séances de breffage officielles, à la Maison-Blanche, ses électeurs jugent qu’il a en fait été trop lent à réagir à la pandémie de COVID-19, une crise sanitaire sans précédent depuis un siècle qui a maintenant fait plus de 40 000 morts et trois quarts de million de malades au pays de l’Oncle Sam.
Selon une enquête réalisée par le Pew Research Center, l’administration fédérale a beau parler de « réouverture par phases », et le président a beau encourager la population à manifester contre les directives de confinement – mettant ces propres manifestants en danger, au passage –, 73% des répondants estiment que la crise va empirer aux États-Unis.
Ainsi, environ deux fois plus d’adultes américains participant à l’enquête (66%) disent craindre que leurs gouvernants lèvent les restrictions trop rapidement, comparativement à ceux qui s’inquiètent que les mesures de confinement soient annulées trop tardivement (33%).
La gestion de la pandémie par le chef d’État américain est aussi largement critiquée par les participants à l’enquête, tout comme les agissements des dirigeants des divers paliers gouvernementaux. Sans surprise, cependant, cette vision des choses dépend de l’affiliation politique des répondants, les démocrates critiquant davantage les élus, et plus particulièrement le président, alors que les républicains ont davantage tendance à appuyer le bouillant locataire de la Maison-Blanche. Lorsque vient le temps d’évaluer les gestes des responsables de la santé publique, toutefois, y compris ceux des dirigeants des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’appui est trans-partisan.
De leur côté, 81% des démocrates craignent que les restrictions ne soient levées trop rapidement, ouvrant la voie à une deuxième vague d’infections. Seulement 51% des républicains sont du même avis, alors que 46% d’entre eux pensent au contraire que le confinement devrait prendre fin plus rapidement.
De fait, les républicains jugent à 47% seulement qu’il est acceptable que des élus d’autres paliers de gouvernement, notamment des gouverneurs d’État, critiquent la réponse fédérale à la pandémie, tandis que 52% d’entre eux affirment que cela est inacceptable. Chez les démocrates, 85% des répondants estiment qu’il est tout à fait acceptable de critiquer l’administration Trump dans le dossier de la COVID-19.
Le président est aussi largement vu comme ayant trop tardé à agir, et un peu plus de la moitié des répondants (51%) croient qu’il gère bien la question des besoins financiers des entreprises dont l’activité économique a été très largement réduite en raison des directives de confinement.
Lorsque vient le temps de s’occuper des gens comme tel, cependant, ou encore de répondre aux besoins des hôpitaux et du personnel soignant, la cote de popularité du président s’effrite largement. Idem pour ce qui est de tenir le public informé des nouveaux développements et des dernières nouvelles liés à la lutte contre la pandémie: à peine 42% des participants à l’enquête estimant que le président agit correctement sur cet aspect.
Un Donald Trump « égocentrique » et qui « agit pour le pire »