La pandémie aura évincé tous les membres du groupe armé État islamique, les pirates informatiques et les régimes armés de la bombe atomique: selon un plus récent coup de sonde du Pew Research Center, c’est bel et bien le coronavirus qui représente, selon les Américains, la menace la plus importante envers à l’échelle internationale.
Selon le coup de sonde effectué du 3 au 29 mars derniers, soit même avant que la pandémie n’atteigne des sommets au pays de l’Oncle Sam, où le nombre de cas avoisine les 700 000, avec plus de 2000 morts par jour, la dissémination de maladies infectieuses est jugée comme menace la plus importante à l’échelle mondiale, du moins selon 79% des répondants, qui en parlent comme d’une « menace majeure ». Quelque 19% des répondants estiment qu’il s’agit davantage d’une « menace mineure », tandis qu’à peine 2% des participants pensent que la COVID-19 « n’est pas une menace ». Au total, donc, 98% des personnes interrogées estiment que la maladie qui aurait vu le jour en Chine est une menace envers les États-Unis.
Selon le Pew Research Center, cette crainte par rapport aux maladies infectieuses est supérieure de 27 points à l’évaluation effectuée dans le cadre d’un sondage similaire effectué en 2014, en pleine crise de l’Ebola en Afrique de l’Ouest.
Le terrorisme se classe deuxième à ce peu enviable palmarès, avec 73% des gens jugeant que cet enjeu est majeur. Suivent ensuite la dissémination des armes atomiques (73%), les cyberattaques provenant de l’étranger (72%), la puissance et l’influence de la Chine (62%), la puissance et l’influence de la Russie (56%), ainsi que l’état de l’économie mondiale (55%).
Paradoxalement, cet état de l’économie mondiale est d’ailleurs largement mis à mal par la pandémie de coronavirus, la multiplication des foyers de contamination ayant forcé la quasi-totalité des pays développés à suspendre une bonne part de leurs activités économiques pour éviter que leur réseau hospitalier ne soit surchargé de gens ayant besoin de soins médicaux importants pour combattre la maladie.
Le coup de sonde révèle également que la population américaine s’est davantage inquiétée de la COVID-19 après que le président Donald Trump eut déclaré l’état d’urgence nationale, le 13 mars. À ce moment-là, la maladie était déjà largement répandue aux États-Unis.
Par ailleurs, si de nombreux États, et notamment l’Amérique de Donald Trump, se sont refermés sur eux-mêmes pour combattre la maladie, avec la fermeture des frontières internationales et des courses entre pays pour obtenir les fournitures médicales nécessaires pour combattre la pandémie (masques, gants, blouses, etc.), 97% des répondants jugent que la coopération internationale est importante (11%) ou très importante (86%) pour venir à bout du coronavirus.
De façon intéressante, d’ailleurs, il n’existe peu ou pas de divisions partisanes sur l’importance accordée à la menace représentée par la COVID-19. Républicains (77%) comme démocrates (82%) jugent que le risque est élevé. On trouve cependant d’importantes divisions lorsque vient le temps d’évaluer la menace représentée par la Russie, par exemple (46% de républicains et 68% de démocrates estiment que le dossier est important), ou encore, sans surprise, dans l’épineux domaine des changements climatiques (31% des républicains sont dans le même camp que 88% des démocrates sur cette question).
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