Une journée après avoir annoncé que la planète était aux prises avec une pandémie de COVID-19, la maladie provoquée par le nouveau coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu’il est encore possible de contrôler l’ampleur de la crise, et que la planète ne doit pas céder au désespoir.
« Nous avons fait cette évaluation d’abord en raison de la vitesse et de l’ampleur de la transmission », a déclaré jeudi à Genève le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une réunion avec les Missions permanentes auprès de l’ONU, pour expliquer le choix de l’organisation internationale d’aller de l’avant avec la classification de pandémie.
Près de 125 000 cas ont été signalés dans 118 pays et territoires. « Au cours des deux dernières semaines, le nombre de cas signalés en dehors de la Chine a été multiplié par 13 et le nombre de pays touchés a presque triplé », a ajouté le Dr Tedros.
Au Canada, entre autres, l’épouse du premier ministre Justin Trudeau, Sophie Grégoire, a indiqué jeudi soir qu’elle était atteinte du virus, et qu’elle se placerait en quarantaine. Quant à M. Trudeau, il effectuera une isolation de 14 jours, tout en continuant à travailler. Il affirme ne souffrir d’aucun symptôme de la maladie, et n’a pas subi de test de dépistage.
Autre raison évoquée par l’OMS pour tirer la sonnette d’alarme: le refus ou l’incapacité, par certains pays, « d’aborder cette menace avec le niveau d’engagement politique nécessaire pour la maîtriser », a encore indiqué le Dr Tedros.
« Permettez-moi d’être clair: le fait de qualifier cette situation de pandémie ne signifie pas que les pays doivent abandonner. L’idée que les pays doivent passer du confinement à l’atténuation est erronée et dangereuse. Au contraire, nous devons redoubler d’efforts », a-t-il insisté.
D’autant que l’OMS a la conviction que la pandémie du nouveau coronavirus est « maîtrisable ». « Il s’agit d’une pandémie contrôlable », a souligné le Dr Tedros, dans un message republié sur le site internet des Nations unies.
Dans le cadre de la lutte mondiale pour contrôler la transmission de la maladie, l’OMS estime qu’il faut « trouver et isoler le plus grand nombre de cas possible, et mettre en quarantaine les contacts les plus proches ». « Même si vous ne pouvez pas arrêter la transmission, vous pouvez la ralentir et protéger les établissements de santé, les maisons de retraite et autres espaces vitaux – mais seulement si vous testez tous les cas suspects », a encore expliqué le directeur général de l’OMS.
L’organisation internationale a déjà envoyé des équipements de protection dans 57 pays, et 28 autres nations se trouvent également sur la liste des futurs destinataires de ce matériel sanitaire. Des fournitures de laboratoire ont aussi été expédiées dans 120 pays.