La « nouvelle » selon laquelle le taux de décès du coronavirus serait maintenant de 3,4% en a pris plus d’un par surprise… jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il s’agit plutôt d’un problème de communication.
Mardi dernier, 3 mars, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanon Ghebreyesus, dévoilait en conférence de presse consacrée au coronavirus, un taux de décès pour la première fois endossé par l’OMS. Les estimations qui avaient circulé jusque-là — on a souvent entendu 2%, voire 1%— émanaient chaque fois d’études préliminaires, portant sur les patients hospitalisés en Chine pendant les premières semaines de l’épidémie.
Le problème est que l’annonce de l’OMS n’avait pas pour but de lancer un signal d’alarme comme quoi ce virus, SARS-CoV-2, était plus mortel que prévu. Cette annonce était un bilan purement statistique des cas connus à travers le monde en date du 3 mars: 3112 morts sur 90 869 cas confirmés, soit 3,4% (de ce nombre, 80 300 cas sont en Chine).
Or, comme il a maintes fois été répété depuis deux mois, le « nombre de cas confirmés » est en-dessous de la réalité: une quantité indéterminée de gens n’ont eu que des symptômes bénins et ne se sont jamais présentés à l’hôpital, croyant avoir un gros rhume. Ils se sont rétablis, et ils ne sont jamais entrés dans les statistiques.
Depuis que le virus a commencé à se répandre en Iran, en Italie et aux États-Unis, le problème s’est complexifié: ces pays, en particulier l’Iran et les États-Unis, étaient très mal préparés à accueillir une épidémie. Un grand nombre de gens contagieux se sont perdus dans la nature, et même des cas « suspects » ne sont pas testés en ce moment aux États-Unis, faute d’un nombre suffisant d’équipements pour effectuer ces tests.
En comparaison, la Corée du Sud s’est engagée depuis la semaine dernière dans une campagne massive, réussissant à tester des milliers de personnes par jour — et atteignant les 10 000 à la fin de la semaine. En date du 5 mars, avec 140 000 personnes testées, son bilan était de 6088 cas confirmés de coronavirus, pour 40 morts. Soit un taux de décès de 0,6%.
Par ailleurs, le taux de décès de la grippe est, aux États-Unis, de 0,1%. Et il ne faut pas oublier que là où toutes les études préliminaires s’entendent, c’est sur le fait que le risque de décès des suites du nouveau coronavirus est plus élevé chez les plus de 50 ans, et beaucoup plus élevé chez les plus de 60 ans.