La caverne de Sibérie qui avait révélé en 2010 l’existence d’un nouveau groupe de cousins préhistoriques, les Dénisoviens, s’est enrichie: depuis, elle a révélé des restes de dizaines de milliers d’objets, étalés sur 150 000 ans.
Les plus anciens sont des outils de pierre vieux de 200 000 ans, correspondant à la technique appelée par les experts « méthode Levallois » — qui consiste à débiter une pierre pour créer un ou plusieurs éclats tranchants. Tandis que les plus récents sont des « bijoux » vieux de 50 à 60 000 ans.
Les habitants de cette caverne située en Russie, non loin des frontières actuelles du Kazakhstan et de la Chine, ont-ils toujours été des Dénisoviens? On n’en est pas sûr, tant les ossements sont, eux, beaucoup plus maigres. Encore que c’est un os venu des environs de cette caverne qui a révélé, en 2018, que la personne avait eu une maman Néandertalienne et un papa Dénisovien.
Dans tous les cas, les artefacts permettent de voir l’évolution des techniques utilisées dans une même région pendant une longue période de temps. Après les tranchants taillés avec la méthode Levallois, suivent des éclats plus petits —des « lames »— et encore plus coupants. Puis, il y a 50 à 60 000 ans, des « bijoux » —des perles en os et un bracelet fait de roches vertes polies. L’équipe dirigée par Maxim Kozlikin, de l’Académie russe des sciences, écrit dans la revue Quaternary International avoir étudié 37 000 des 80 000 artefacts retrouvés dans l’une ou l’autre des trois « salles ».
L’équipe allègue également que tous les outils, incluant les bijoux, sont l’oeuvre de Dénisoviens, mais base cette conclusion sur le seul fait que la présence d’Homo sapiens dans l’ensemble de l’Est de l’Asie n’est établie que peu après la fin de cette période. D’autres experts rappellent toutefois que les Néandertaliens, eux, ont été dans la région il y a 100 à 150 000 ans, encore qu’ils ne fabriquaient pas encore de bijoux.
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