Nous avons une nouvelle lune. Et elle est tellement petite qu’elle est probablement là depuis trois ans, en toute discrétion.
De son nom peu poétique 2020 CD3, l’objet dont la découverte a dû être confirmée par sept observatoires entre le 19 et le 25 février, fait à peu près la taille d’une voiture — et ce n’est pas la Tesla envoyée dans l’espace en 2018. Il s’agit vraisemblablement d’un astéroïde qui a été capturé par la force gravitationnelle de notre planète. Et qui s’en échappera à un moment donné, moment sur lequel les astronomes ne s’entendent pas pour l’instant.
Un tel « satellite temporaire » (c’est comme ça que ça s’appelle) avait été observé en 2006: cet autre astéroïde, 2006 TH120, était devenu notre deuxième lune de septembre 2006 à juin 2007, avant que sa trajectoire et sa vitesse ne le fassent échapper à l’attraction terrestre.
L’orbite du nouveau venu fait à peu près un ovale —irrégulier à cause de l’influence de la « vraie » Lune— qui à son point le plus éloigné, l’envoie jusqu’à un million de kilomètres de nous, plus loin que l’orbite lunaire. C’est à ce point le plus éloigné que, peut-être dès ce printemps, il échappera à notre voisinage.