Un sondage publié cette semaine contient une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne: en dépit de l’avalanche de désinformation autour du coronavirus depuis deux mois, une majorité d’Américains voient clair à travers l’écran de fumée. La mauvaise: les républicains sont divisés sur qui croire, entre Trump et les experts médicaux.
Selon ce sondage YouGov mené les 25 et 26 février auprès de 9600 personnes, lorsqu’on leur présente deux propositions sur la gravité du coronavirus, l’une faite par le Centre de contrôle des maladies (CDC) et l’autre, par le président Trump, et qu’on leur demande qui croire, 62% choisissent le CDC contre 10% pour le président et 12% pour « les deux à part égale ».
Mais lorsqu’on pose la question uniquement à ceux qui se déclarent d’allégeance républicaine, 28% disent croire le CDC, 27% le président et 28%, les deux (7% répondent aucun et 10%, « ne sait pas »).
Il faut rappeler que les études publiées sur la désinformation ces dernières années ont fait ressortir une réalité qui était déjà connue des psychologues depuis des décennies: publier des fausses nouvelles n’a pas toujours pour but de nuire à un adversaire. L’objectif peut être bien davantage de susciter le doute sur la réalité. En d’autres termes, un partisan de Trump ne croit pas nécessairement que son candidat dit toujours la vérité, mais il peut être amené à croire que tout le monde ment, que de distinguer le vrai du faux est une tâche impossible, de sorte qu’entre deux maux, il vaut mieux choisir le moindre.