Tout en proposant une formule des plus originale, 7th Sector est l’un des ces jeux de puzzles où le plus gros casse-tête consiste trop souvent à comprendre ce qu’il faut faire exactement pour progresser.
7th Sector débute de la manière la plus énigmatique qui soit, sur un vieux téléviseur affichant une vague silhouette humaine à travers la statique de son écran. En bougeant le bâton analogique de la manette, on s’aperçoit que l’on contrôle le mouvement d’une étincelle électrique, capable de se déplacer le long de la demi-douzaine de câbles s’échappant des deux côtés de l’appareil. Qui sommes-nous? Un courant alternatif doué de volonté? L’âme d’un homme désincarné? Le fameux fantôme dans la machine? Sans fournir plus d’indication ou une quelconque mise en contexte, le titre développé par le Russe Sergey Noskov nous invite à manier cette parcelle d’électricité, afin d’explorer son monde futuriste et glauque.
Au début, les puzzles de 7th Sector sont assez évidents: transférer d’un câble à l’autre au bon moment pour ne pas entrer en collision avec les étincelles rouges, planifier minutieusement son passage afin d’éviter d’être repéré par une caméra de surveillance, utiliser son impulsion électrique pour alimenter ou court-circuiter certaines machines se trouvant son passage, mais rapidement, les casse-têtes se complexifient, et il devient de plus en plus ardu de comprendre ce qu’il faut faire précisément pour progresser, alors qu’on est confronté à des panneaux couverts de chiffres ésotériques ou d’objets dont il faut prendre le contrôle pour accomplir quelque chose qui nous échappe, ce qui finit par causer une certaine frustration.
Non conventionnelle, la narration de 7th Sector se dévoile uniquement à travers l’exploration de ses environnements en 2.5D. En se déplaçant d’une pièce à une autre par exemple, on devine le futur totalitariste dans lequel le jeu prend place en observant les posters de propagande, les avis de recherche placardés sur les murs, et les nombreuses caméras de surveillance. Dans les rares moments où l’on passe à l’extérieur, on aperçoit un monde à la Blade Runner, avec hologrammes, drones et voitures volantes, et la musique électronique et atmosphérique du groupe Nobody’s Nail Machine agrémente bien cette expérience, résolument artistique.
Pour un jeu indépendant, 7th Sector propose des mécaniques innovatrices et des visuels de grande qualité, mais à cause d’un côté nébuleux qui rend ses puzzles encore plus difficiles à résoudre, seuls ceux et celles qui aiment vraiment se creuser les méninges apprécieront ce titre.
6/10
7th Sector
Développeur : Sergey Noskov
Éditeur : Sometimes You
Plateformes : Switch, PS4, Xbox One (testé sur Xbox One)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)
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